Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a effectué sa première visite en Ukraine depuis le début de l’invasion russe et a exhorté le président ukrainien Volodymyr Zelensky à instaurer un “cessez-le-feu rapide” pour faciliter les négociations de paix. Zelensky a, quant à lui, souligné la nécessité d’une “paix juste” pour l’Ukraine.
En dépit des tensions dues à ses liens étroits avec Moscou et son opposition à l’aide militaire européenne à Kiev, Viktor Orban est arrivé à Kiev le 2 juillet pour sa première visite en Ukraine depuis le début de l’invasion russe. Lors de cette rencontre, Orban a encouragé Zelensky à envisager un cessez-le-feu, reflétant les divergences entre Budapest et la majorité des pays européens. Zelensky a réaffirmé l’importance d’une paix équitable pour son pays.
Orban a déclaré : “J’ai demandé au président de considérer un cessez-le-feu rapide, limité dans le temps, pour accélérer les négociations de paix.” Il a qualifié sa conversation avec Zelensky de “franche” et a indiqué qu’il rapporterait ces discussions au Conseil de l’Union européenne pour les décisions nécessaires.
Zelensky a souligné lors d’une conférence de presse que la visite d’Orban montrait l’importance des priorités européennes communes et la nécessité d’une paix juste pour l’Ukraine et l’Europe. Il a aussi plaidé pour le maintien d’une aide militaire suffisante de l’Europe à Kiev.
Viktor Orban, dont le pays préside actuellement le Conseil de l’Union européenne pour six mois, se distingue nettement des autres dirigeants occidentaux sur la question ukrainienne. Il bloque régulièrement l’aide militaire à l’Ukraine et appelle sans cesse à un cessez-le-feu. En début d’année, il avait opposé son veto à une enveloppe européenne de 50 milliards d’euros, finalement validée avec du retard.
Orban, au pouvoir depuis 2010, s’était opposé à toute discussion d’adhésion de l’Ukraine à l’UE, jugeant ce pays non prêt. Il avait cependant quitté la table des négociations en décembre pour permettre à ses partenaires d’ouvrir les discussions d’adhésion avec Kiev.
Proche de Moscou et de Vladimir Poutine, Orban renforce les liens politiques et économiques de la Hongrie avec la Russie, source clé d’énergie pour son pays. Il désapprouve les sanctions européennes contre la Russie et tente de les adoucir, les qualifiant l’invasion russe d'”opération militaire”.
Orban a rencontré Poutine à Pékin en octobre 2023 pour discuter de coopération énergétique. Ses relations avec Zelensky restent tendues, Orban ayant classé le président ukrainien parmi ses “opposants” après sa réélection en 2022. Zelensky avait critiqué le manque de soutien d’Orban dès les premiers jours de la guerre.
Les deux dirigeants se sont néanmoins rencontrés à plusieurs reprises, notamment fin juin à Bruxelles et lors de l’investiture du président argentin Javier Milei en décembre, échanges qualifiés de “francs” par Zelensky. Une réunion entre Orban et Zelensky était en discussion depuis plusieurs mois, selon des responsables ukrainiens, avec une rencontre préparatoire entre leurs ministres des Affaires étrangères fin janvier.