Mali : Réactions divisées après la nomination du général Abdoulaye Maïga comme Premier ministre
Un remaniement attendu
Le 21 novembre 2024, le général Abdoulaye Maïga a été nommé Premier ministre de transition du Mali, succédant à Choguel Maïga. La composition de son gouvernement, dévoilée rapidement, reste inchangée sur les postes clés : Sadio Camara conserve la Défense, Ismaël Wagué la Réconciliation, Abdoulaye Diop les Affaires étrangères et Alousseini Sanou l’Économie. Cette nomination suscite des réactions polarisées au sein de la classe politique et de l’opinion publique malienne.
Un homme jugé compétent par ses soutiens
Nouhoum Sarr, président du Front africain pour le développement (FAD) et membre du Conseil national de transition (CNT), salue la nomination d’Abdoulaye Maïga, le qualifiant d’« homme intelligent, sérieux, ouvert au dialogue ». Selon lui, cette nomination marque un choix stratégique pour consolider la transition, avec un gouvernement à l’écoute de tous les acteurs politiques et de la société civile.
Choguel Maïga, un prédécesseur controversé
L’ancien Premier ministre, Choguel Maïga, critiqué pour son bilan et sa prise de distance avec les militaires au pouvoir, polarise les avis. Nouhoum Sarr considère son attitude comme un manque de loyauté, tandis que ses partisans, en minorité, se font discrets.
Critiques sur une “militarisation totale”
Pour l’opposition, la nomination du général Abdoulaye Maïga symbolise une militarisation accrue du pouvoir. Housseini Amion Guindo, président du parti Codem, y voit un pas supplémentaire vers un régime totalement contrôlé par les militaires. Il appelle néanmoins au respect des engagements pris dans la Charte de transition, notamment l’organisation d’élections libres et la non-candidature des militaires en place.
Défis majeurs pour la transition
Alors que les Maliens attendent des réponses sur des enjeux cruciaux comme la sécurité, le coût de la vie et l’accès aux services de base, le nouveau gouvernement devra aussi répondre aux interrogations sur l’agenda électoral et la transparence des scrutins à venir. La possibilité d’une candidature d’Assimi Goïta ou d’autres figures militaires continue d’alimenter le débat.
Le général Abdoulaye Maïga parviendra-t-il à apaiser les tensions et à conduire le Mali vers une transition réussie ? Les prochains mois seront décisifs pour l’avenir politique du pays.