La Russie a pris le contrôle de l’aéroport international Pulkovo de Saint-Pétersbourg, le deuxième plus important du pays. Par décret présidentiel, Vladimir Poutine a ordonné le transfert direct de la gestion du site à l’État russe, visant à éliminer les actionnaires étrangers jugés « hostiles ».
Ces décisions, initiées par le Kremlin, interviennent dans un contexte où l’on estime un danger pour les intérêts nationaux et la sécurité économique de la Fédération de Russie. Le document spécifique que la totalité des parties détenues par le consortium Northern Capital Gateway (NCG), enregistré à Chypre via Thalita Trading Ltd, sera transférée à une nouvelle holding contrôlée par le gouvernement russe. Les associés russes maintiennent leurs droits, contrairement aux investisseurs étrangers.
Ces mesures ont pour conséquence directe la perte du droit de vote des actionnaires, parmi lesquels figuraient le fonds souverain du Qatar et celui d’Abu Dhabi. Cependant, l’objectif principal du décret présidentiel est d’évincer le principal actionnaire allemand, Fraport, qui détenait un quart de la société de gestion de Pulkovo. Alors que les investisseurs du Golfe pourraient éventuellement retrouver leur position dans la nouvelle structure sous conditions, il n’en est pas de même pour l’entreprise allemande.
Cette décision de Vladimir Poutine s’inscrit dans sa politique visant à éliminer les entreprises étrangères des pays jugés « hostiles » par le Kremlin. Récemment, cela s’est traduit par la saisie des usines russes appartenant à des groupes français tels que Danone et le Danois Carlsberg, dont la gestion a été confiée à des proches du président russe.