Avoir un État africain comme membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU demeure l’un des rêves des pays du continent. Et ce rêve ne semble pas s’arrêter aux gouvernements du berceau de l’humanité.
En effet, c’est ce qu’il est facile de comprendre de l’intervention du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres lors du sommet du Mouvement des non-alignés qui s’est tenu jusqu’au 20 janvier 2024 en Ouganda.
Concrètement, le dirigeant de l’organisation mondiale n’a pas manqué de plaider la cause africaine lors de ce rassemblement.
Le Conseil de sécurité, un organe bloqué
Le secrétaire général de l’ONU justifie sa demande par la situation actuelle du Conseil de sécurité. Il s’est en ce sens plaint du blocage auquel fait face l’organe des Nations Unies face à certaines questions comme la crise en Ukraine ou encore entre Israël et la Palestine.
« Le Conseil de sécurité est paralysé par les vetos, ce qui ne permet pas de prendre des décisions efficaces pour faire face aux crises », a déclaré Antonio Guterres.
Il a aussi tenu à rappeler qu’il « a depuis longtemps été mis en évidence les lacunes systémiques du Conseil [de sécurité] et la nécessité de réformes pour le rendre [le Conseil de sécurité] véritablement efficace et représentatif ».
L’Afrique, une voix pour le monde
L’entrée de l’Afrique en tant que membre permanent permettrait en ce sens de faire pencher la balance dans un camp ou un autre plus facilement.
« L’Afrique est un continent qui représente un tiers de la population mondiale. Il est donc essentiel qu’elle ait une voix au sein du Conseil de sécurité », a souligné Antonio Guterres.
Par ailleurs, il convient de rappeler que l’Afrique n’est pas épargnée de crises. Tout le monde se souvient encore du cas du Rwanda, de la Côte d’Ivoire, de la Libye et bien d’autres.
« Il serait donc contre-productif d’exclure encore plus longtemps les pays d’Afrique comme membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU », a conclu le secrétaire général de l’ONU.
Les États-Unis et la Russie, les principaux freins
La demande d’Antonio Guterres est loin d’être nouvelle. Elle est portée par l’Union africaine depuis de nombreuses années.
Cependant, les États-Unis et la Russie, deux des membres permanents du Conseil de sécurité, sont les principaux freins à une réforme de l’organe.
Les États-Unis craignent que l’entrée de l’Afrique ne conduise à une augmentation du poids des pays non alignés au sein du Conseil de sécurité.
La Russie, quant à elle, est opposée à toute réforme qui ne lui donnerait pas un droit de veto supplémentaire.
Un long chemin à parcourir
Malgré les obstacles, la demande d’Antonio Guterres pourrait donner un nouvel élan au mouvement en faveur de l’entrée de l’Afrique au Conseil de sécurité.
Il reste toutefois un long chemin à parcourir avant que cette demande ne se concrétise.