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15 décembre 2024 – Les présidents de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda ne se réuniront pas comme prévu ce dimanche en Angola, ont annoncé les deux pays. Cette décision met un terme aux espoirs de parvenir à un accord visant à résoudre le conflit avec les rebelles du M23, un conflit qui a contraint plus de 1,9 million de personnes à fuir leurs foyers.
Ce sommet, attendu depuis longtemps, devait offrir une opportunité rare pour les dirigeants des deux nations d’Afrique centrale de se rencontrer face à face, dans le cadre d’efforts diplomatiques en cours pour apaiser les tensions entre voisins, exacerbées par près de trois ans d’insurrection du M23.
L’optimisme suscité par la perspective d’un accord a rapidement laissé place à la déception. La rencontre, censée marquer une avancée significative vers la paix, avait alimenté l’espoir d’une stabilisation de l’est de la RDC et d’une prévention d’un conflit régional majeur, comparable aux guerres dévastatrices de 1996 à 2003 qui ont coûté des millions de vies.
La présidence congolaise a précisé que « l’annulation de cette réunion tripartite résulte du refus de la délégation rwandaise de participer ». Selon Kinshasa, Kigali aurait conditionné la signature d’un accord à l’ouverture de négociations directes entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, une proposition catégoriquement rejetée par la RDC.
De son côté, le ministère des Affaires étrangères du Rwanda a déclaré qu’en l’absence d’un consensus, il n’était pas possible de signer l’accord prévu ce dimanche. Kigali a ajouté qu’un report de la rencontre permettrait à Kinshasa de dialoguer directement avec le M23.
Le plan initial prévoyait un désengagement du Rwanda, présenté comme des « mesures défensives », en échange d’une action de la RDC contre le groupe rebelle hutu FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda), accusé de mener des attaques contre les Tutsis dans les deux pays.
Kinshasa, soutenue par les Nations unies et d’autres acteurs internationaux, accuse Kigali de soutenir le M23 en fournissant des troupes et des armes. Le Rwanda, pour sa part, nie toute implication directe et affirme ne réagir que pour protéger ses intérêts face à une coopération supposée entre la RDC et les FDLR.
Des experts de l’ONU ont affirmé cette année que 3 000 à 4 000 soldats rwandais opéraient en RDC, exerçant un « contrôle de facto » sur les activités du M23.
Jason Stearns, spécialiste de la région et professeur à l’Université Simon Fraser au Canada, a souligné le rôle crucial de la pression internationale. Selon lui, le manque d’implication des grandes puissances, notamment les États-Unis en pleine transition politique, limite les efforts pour contraindre Kigali à revoir sa position.
« Il y a très peu de pression, en particulier de la part des pays qui ont jusqu’à présent été les plus fermes envers le Rwanda », a-t-il déclaré.