Cybercriminalité en Pleine Expansion en Asie du Sud-Est
Le 28 juin, une centaine de ressortissants taïwanais ont été arrêtés sur l’île indonésienne de Bali pour utilisation illégale de permis d’immigration et escroqueries en ligne visant des Malaisiens.
Lors d’une perquisition effectuée dans une villa à Bali, 12 femmes et 91 hommes ont été appréhendés, en possession de centaines de téléphones portables et d’autres appareils électroniques. Les suspects, tous de nationalité taïwanaise, sont accusés d’appartenir à un réseau d’arnaques en ligne.
La police indonésienne a mis en scène cette opération, montrant les détenus en gilets orange fluo, avec une valise pleine de téléphones portables et des ordinateurs exposés sur une table. Ces individus sont soupçonnés d’avoir escroqué des Malaisiens et devraient être expulsés prochainement. Cependant, les autorités indonésiennes ne peuvent pas les inculper pour cybercriminalité, ces activités criminelles présumées n’étant pas de leur compétence. Le responsable indonésien de l’immigration, Safar Muhammad Godam, a indiqué travailler en étroite collaboration avec les autorités malaisiennes.
Une Préoccupation Croissante en Asie du Sud-Est
La prolifération des réseaux de cybercriminalité est devenue une préoccupation majeure en Chine, en Indonésie et en Malaisie. Les autorités intensifient leurs efforts pour éradiquer ces activités illégales.
En 2018, la police de Bali avait arrêté 103 ressortissants chinois et 11 Indonésiens pour avoir organisé un réseau de fraudes en ligne rapportant plusieurs millions de dollars. En 2017, l’Indonésie avait expulsé 153 ressortissants chinois impliqués dans un réseau se faisant passer pour des policiers ou des responsables de la justice chinois, ayant escroqué environ 6 000 milliards de roupies (340 millions d’euros) en deux ans.
Un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, publié en janvier 2024, a mis en garde contre l’explosion de la cybercriminalité dans le Triangle d’or entre la Birmanie, le Laos et la Thaïlande. Des faux sites de cryptomonnaies, de rencontres, des jeux en ligne et des casinos servant au blanchiment d’argent, souvent contrôlés par des mafias chinoises, ciblaient initialement la Chine. Aujourd’hui, grâce à l’intelligence artificielle et à de meilleurs équipements, les escrocs trouvent des victimes dans le monde entier.