Confrontation en Mer de Chine Méridionale : Collision entre un Navire Philippin et un Navire Chinois près des Îles Spratleys
Ce lundi 17 juin, un nouvel incident maritime a opposé la Chine et les Philippines dans la zone disputée de la mer de Chine méridionale. Manille a sollicité les Nations unies pour reconnaître la souveraineté philippine sur un plateau continental près de ses côtes, en réponse à un décret chinois autorisant la détention sans jugement d’étrangers dans ces eaux.
Ces dernières semaines, des frictions entre navires chinois et philippins se sont intensifiées, rapportant des incidents évités de justesse, indique notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde. La collision était donc inévitable selon certains analystes chinois, qui ont relayé un communiqué des garde-côtes chinois sur WeChat.
Attribution de la Responsabilité de l’Incident
Les deux pays se rejettent la responsabilité de cette collision. Les garde-côtes chinois accusent le navire philippin d’avoir ignoré plusieurs avertissements et d’avoir navigué de manière imprudente, provoquant l’incident. En revanche, l’armée philippine dénonce les affirmations des garde-côtes chinois comme trompeuses et mensongères.
La collision s’est produite près de l’atoll Second Thomas, à environ 200 kilomètres de l’archipel philippin de Palawan et à plus de 1 000 kilomètres de l’île chinoise de Hainan. Pékin accuse le navire philippin d’avoir pénétré illégalement dans les eaux proches du récif Ren’ai. Les garde-côtes chinois affirment avoir agi conformément à la loi en prenant des mesures contre le navire philippin.
Détention Sans Jugement et Multiplication des Incidents
Les tensions en mer de Chine méridionale ont augmenté ces derniers mois, avec plusieurs incidents entre navires chinois et philippins. En réponse à une nouvelle loi chinoise autorisant la détention sans jugement d’étrangers, Manille a demandé aux Nations unies de reconnaître sa souveraineté sur un plateau continental au large de ses côtes. Cette loi chinoise permet des détentions pouvant durer jusqu’à soixante jours en cas de « cas compliqués » ou d’identités incertaines des détenus.
Revendications et Actions Militaires
Au début du mois, l’armée philippine a dénoncé la saisie illégale par des navires chinois de vivres et de médicaments destinés à l’avant-poste militaire philippin sur l’atoll Second Thomas. Cet atoll est défendu par une garnison philippine installée sur le BRP Sierra Madre, un navire échoué volontairement en 1999 pour affirmer la souveraineté philippine dans cette zone contestée.
Quelques jours après cet incident, les garde-côtes philippins ont diffusé une vidéo montrant des navires chinois bloquant et heurtant des navires philippins lors d’une évacuation sanitaire.
Contexte Géopolitique en Mer de Chine Méridionale
Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, incluant des zones proches des côtes de plusieurs pays voisins, malgré une décision défavorable de la justice internationale en 2016. Outre les Philippines, Brunei, la Malaisie, Taïwan et le Vietnam revendiquent également des parties de cette mer, où des réserves de pétrole pourraient exister.
Pour asseoir ses revendications, Pékin déploie des garde-côtes et transforme des récifs en bases militaires, exacerbant les tensions dans cette région stratégique.