Analyse de la Dette Publique : Les Pays Africains en Meilleure Position que les USA et le Japon
Un rapport récent indique que le coût du service de la dette extérieure en Afrique, en pourcentage des dépenses publiques, a plus que triplé en quinze ans, passant de -4 % en 2009 à plus de 12 % en 2024.
Selon la Fondation Mo Ibrahim, 50 pays africains affichent un ratio dette/PIB inférieur à ceux du Japon et des États-Unis, d’après une étude publiée le 18 juin 2024.
Basé sur les évaluations du Fonds monétaire international (FMI), le rapport révèle que parmi les 52 pays africains pour lesquels des données sont disponibles, seuls deux présentent des niveaux d’endettement supérieurs à ceux du Japon (254,6 % du PIB) et des États-Unis (123,3 % du PIB). Ces pays sont le Soudan, avec un ratio dette/PIB de 280,3 %, et l’Érythrée, à 207 %.
En 2024, le ratio moyen dette/PIB du continent africain s’établit à 68,6 %, selon le FMI.
Intitulé “Financer l’Afrique : où est l’argent ?”, le rapport mentionne qu’en 2022, 28 pays africains étaient en “crise de la dette”, selon l’ONG britannique Debt Justice. Cette classification repose sur des indicateurs tels que le coût du service de la dette par rapport aux revenus de l’État et aux exportations.
En revanche, le FMI, qui se concentre sur la capacité de remboursement de la dette, identifie huit pays africains en situation de surendettement : la République du Congo, le Ghana, le Malawi, São Tomé-et-Principe, la Somalie, le Soudan, la Zambie et le Zimbabwe.
Malgré ces divergences de critères, le rapport souligne que le coût du service de la dette extérieure de l’Afrique a augmenté significativement, atteignant plus de 12 % des dépenses publiques en 2024.
Actuellement, 15 pays africains figurent parmi les 20 pays au monde ayant le ratio service de la dette extérieure/recettes publiques le plus élevé. Parmi eux, on trouve l’Angola (62,7 %), la Zambie (42,2 %), l’Égypte (39,9 %), Djibouti (38,9 %), la Tunisie (30,9 %) et le Bénin (27,7 %). En conséquence, entre 2019 et 2021, 25 pays africains ont consacré plus de ressources aux intérêts nets du service de la dette qu’à la santé.