En Corée du Sud, certains parents font le choix de vivre dans des environnements clos pour mieux appréhender la réalité de leurs adolescents. Ces espaces, comme celui de la Happiness Factory, sont conçus pour simuler des conditions minimales, sans connexion externe directe, rappelant presque une forme de détention. Les participants, bien que là de leur plein gré, renoncent à leurs téléphones et ordinateurs portables pour une période de treize semaines, dans le cadre d’un programme supervisé par deux ONG, la Korea Youth Foundation et le Blue Whale Recovery Centre.
Ce programme s’adresse aux parents confrontés à des adolescents ou jeunes adultes isolés volontairement, un phénomène touchant environ 5% des 19-34 ans en Corée du Sud, comparable au hikikomori japonais. L’objectif est de fournir aux parents des outils pour renouer le dialogue avec leurs enfants et mieux comprendre leurs choix de vie.
À la fin de leur expérience d’isolement, de nombreux parents rapportent un sentiment de proximité retrouvée avec leurs enfants. Une mère témoigne : « J’ai commencé à réfléchir à ce que j’ai peut-être mal fait, et cela m’a apporté une certaine clarté sur l’importance d’accepter la voie que mon enfant a choisie, sans le forcer dans un cadre prédéfini. »
Le gouvernement sud-coréen, conscient des défis mentaux et sociaux auxquels font face les jeunes adultes, a lancé des initiatives pour soutenir la santé mentale, notamment des examens biennaux pour les 20-34 ans. Des efforts similaires sont déployés par des initiatives comme la Happiness Factory pour prévenir l’isolement social et familial souvent vécu dans le silence par les parents de jeunes hikikomori.