Au Ghana, l’organisme de régulation de la commercialisation du cacao a rapporté une réduction de 55 % de la production saisonnière. Pour ce pays, deuxième producteur mondial, ce résultat est catastrophique et s’explique par la situation économique, les conditions météorologiques défavorables, les maladies des cacaoyers, et la perte de terres agricoles. Voici les détails.
Campagne de Cacao Désastreuse au Ghana
Le « Cocobod », l’organisme de régulation du cacao au Ghana, a annoncé une baisse de 55 % de la production saisonnière, estimée à 429 000 tonnes. Le Ghana, deuxième producteur mondial derrière la Côte d’Ivoire, ne parvient donc pas à honorer tous ses contrats.
Plusieurs facteurs expliquent cette situation : conditions météorologiques défavorables, maladies affectant les cacaoyers, et perte de terres agricoles.
L’Orpaillage Illégal, un Concurrent de Taille
L’orpaillage illégal est devenu un sérieux concurrent pour la culture du cacao dans certaines régions, entraînant la destruction de plantations de cacao pour laisser place à des mines d’or artisanales ou à d’autres cultures comme le caoutchouc.
Le pays traverse également une grave crise économique. En raison des offres de rachat peu avantageuses et de revenus en baisse, de nombreux agriculteurs abandonnent leurs exploitations.
Conséquences de la Crise
En conséquence, les surfaces dédiées aux cacaoyers diminuent chaque année et les jeunes se détournent de cette culture, explique Richmond Frimpong, président de l’Association des journalistes spécialisés en agriculture et développement rural au Ghana. « Certains producteurs se concentrent désormais sur la plantation d’hévéas, comme c’est le cas dans l’est du pays. Ils ont vendu leurs plantations de cacao à des investisseurs dans le caoutchouc pour obtenir rapidement de l’argent frais. »
Il ajoute : « Si nous ne trouvons pas une solution pour remplacer ces agriculteurs déplacés, il n’y aura plus de production de cacao dans le pays. Aucun jeune ne souhaite s’engager dans cette filière. »
Les effets de cette réduction de près de moitié de la production de cacao lors de la dernière campagne se font sentir sur l’économie déjà fragile du pays. Par exemple, les recettes des exportations de cacao avaient chuté de près d’un tiers en février dernier.