La polémique entourant la troisième place de la finale au sol en gymnastique artistique féminine aux Jeux Olympiques de 2024 continue de susciter des réactions. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a donné gain de cause à la réclamation de la Roumanie, conduisant le Comité international olympique (CIO) à réattribuer la médaille de bronze à Ana Barbosu. Cependant, la Fédération américaine de gymnastique n’a pas dit son dernier mot et affirme avoir présenté “de nouvelles preuves” au TAS pour contester cette décision.
De retour aux États-Unis, Jordan Chiles n’a pas assisté à la cérémonie de clôture des JO. Mais ce n’est sans doute pas l’unique raison pour laquelle le moral de la gymnaste américaine était bas ce dimanche. Après avoir remporté l’or dans le concours général par équipes et le bronze au sol, cette dernière médaille lui a été retirée à la suite d’une décision du CIO. Cet épisode marque une nouvelle étape dans un feuilleton entamé dès le lendemain de la finale au sol. Le Premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, avait qualifié la situation d’”injustice flagrante”, déclenchant ainsi une réclamation auprès du TAS.
Une question de timing
Ana Barbosu, la gymnaste roumaine, célébrait déjà sa médaille de bronze quand elle a été brusquement désillusionnée par une revalorisation de la note de Jordan Chiles. Cette révision de la note avait permis à l’Américaine de grimper sur la troisième marche du podium. Toutefois, le TAS a récemment tranché en faveur de la Roumanie, invoquant un dépassement du délai réglementaire pour déposer une réclamation. En effet, selon le TAS, l’appel de l’équipe américaine a été enregistré “une minute et quatre secondes” après l’annonce officielle de la note, alors que le règlement de la Fédération internationale de gymnastique ne permet qu’une minute pour contester.
En conséquence, la FIG a réattribué la médaille de bronze à Ana Barbosu, âgée de 18 ans. “Nous sommes en contact avec le comité national olympique de Roumanie pour organiser la cérémonie de réallocation, et avec celui des États-Unis pour la restitution de la médaille”, a déclaré un porte-parole du CIO.
Cependant, cette affaire est loin d’être terminée. La Fédération américaine de gymnastique semble déterminée à poursuivre le combat.
USA Gymnastics a déposé un nouvel appel, affirmant avoir soumis “de nouvelles preuves” au Tribunal arbitral du sport. Parmi ces preuves, une vidéo datée montrant Cécile Landi, l’entraîneuse française des Américaines, porter réclamation “47 secondes après la publication de la note”, suivie d’une seconde réclamation “55 secondes après la première”. USA Gymnastics précise que cette séquence vidéo n’était pas disponible lors de la décision initiale du TAS, empêchant ainsi l’organisation de la présenter plus tôt.
Dans sa lettre au TAS, la Fédération américaine demande une révision de la décision afin de rétablir la note de 13.766 et la médaille de bronze de Jordan Chiles. De son côté, la jeune gymnaste, qui s’apprête à reprendre ses études à l’université de UCLA à Los Angeles, a brièvement réagi sur Instagram en partageant des émojis de cœurs brisés. Elle a également annoncé son retrait des réseaux sociaux “pour préserver sa santé mentale”. Il semble loin le temps où le public était ébloui par la photo de Simone Biles et Jordan Chiles s’agenouillant devant Rebeca Andrade, la championne olympique au sol…