Le Burkina Faso a officialisé, dans une interview accordée au journaliste Alain Foka, son rapprochement stratégique avec la Russie.
Ce rapprochement intervient alors que le pays vient tout juste d’acter son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Le capitaine Ibrahim Traoré, chef d’État du Burkina Faso, a salué la Russie pour son rôle de partenaire “fiable” dans la lutte contre le terrorisme. “La Russie nous vend tout l’équipement dont on a besoin. À la différence de nos soi-disant amis qui nous imposent des restrictions”, a-t-il déclaré.
Le capitaine Traoré a accusé l’Occident d’avoir contribué à “désarmer” le Burkina Faso depuis les années 1990 à travers des programmes d’ajustement structurel. “Il y avait des militaires qui montaient la garde avec des bâtons (…). On a désarmé l’armée, plus d’équipement, plus d’entraînement, rien”, a-t-il fustigé.
Certains pays seraient même allés jusqu’à refuser de fournir des armes létales aux forces burkinabè. “Ils ne peuvent rien nous vendre qui soit létal. On a peut-être le devoir de ramasser des cailloux, peut-être même que le caillou est létal”, a ironisé avec amertume le chef de la junte au pouvoir.
Ce rapprochement avec la Russie est une rupture nette avec la politique étrangère traditionnelle du Burkina Faso, qui était traditionnellement alignée sur l’Occident. Il s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre l’Occident et la Russie, notamment en raison de la guerre en Ukraine.
Le rapprochement entre le Burkina Faso et la Russie pourrait avoir des implications importantes pour la région du Sahel, qui est confrontée à une menace terroriste croissante. Il pourrait également ouvrir la voie à une nouvelle coopération militaire entre les deux pays.