AES : Le président Diomaye Faye se fixe des ambitions de médiation
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a affirmé ce lundi 8 juillet 2024 l’importance de l’apaisement et du dialogue avec les États sahéliens qui ont quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), après sa nomination en tant que « facilitateur » par cette organisation.
Les dirigeants de la Cedeao, réunis en sommet à Abuja dimanche, ont constaté le « manque de progrès dans les interactions avec les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger », trois États où des militaires ont pris le pouvoir entre 2020 et 2023, annonçant en janvier leur départ de l’organisation regroupant 15 États membres.
Ces régimes militaires accusent la Cedeao d’être influencée par la France et de ne pas soutenir leurs pays face à l’expansion du jihadisme.
Jusqu’à présent, les efforts de rapprochement de la Cedeao ont échoué. Les dirigeants du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont déclaré le départ de leur pays « irrévocable » et ont annoncé la création d’une confédération lors de leur propre sommet samedi à Niamey.
Le sommet de la Cedeao a nommé le président sénégalais comme « facilitateur » des discussions avec ces trois pays, en collaboration avec son homologue togolais Faure Gnassingbé.
« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés », a déclaré le président sénégalais dans une vidéo postée lundi sur les réseaux sociaux après son retour à Dakar. La Cedeao « a décidé de travailler à l’apaisement », a-t-il expliqué. « Notre responsabilité est de rapprocher les positions, de réconcilier les parties, et de créer un espace de dialogue. »
Il a rappelé que les trois pays sont encore techniquement membres de la Cedeao. L’article 91 du traité de la Cedeao stipule que les membres restent tenus par leurs obligations pendant un an après avoir notifié leur retrait.
« J’espère qu’avant la fin de cette période, suffisamment de discussions auront eu lieu pour réconcilier les positions et renforcer l’organisation afin qu’elle puisse mieux relever les défis communs », a déclaré M. Faye.
Le sommet de la Cedeao a ordonné la préparation d’un « plan d’urgence prospectif » pour « faire face à toutes les éventualités » dans les relations avec les trois pays sahéliens.