Air France annonce une initiative sans précédent en fixant un nouvel objectif ambitieux visant à réduire son impact sur l’environnement. La directrice générale de la compagnie aérienne, Anne Rigail, a révélé lors d’un entretien avec Ouest France le 6 avril que la compagnie prévoit d’incorporer au moins 10 % de carburant durable sur l’ensemble de ses vols.
Actuellement, Air France utilise seulement 1 % de biocarburants dans ses avions, ce qui représente un coût supplémentaire de 100 millions d’euros par an par rapport au kérosène. Cependant, la compagnie vise à atteindre ses objectifs climatiques en réduisant de 30 % ses émissions de CO2 par passager-kilomètre d’ici à 2030 par rapport à 2019.
Malgré le fait que l’aviation reste l’un des secteurs les plus polluants, avec une contribution estimée à 5 % du réchauffement climatique au cours des 20 dernières années, Air France prend des mesures pour améliorer sa performance environnementale. Cela inclut le renouvellement de sa flotte avec des avions plus écologiques tels que les A350 et A220 d’Airbus, ainsi que la mise en œuvre de pratiques d’éco-pilotage permettant de réduire la consommation de kérosène de 4 à 5 %.
Toutefois, atteindre le nouvel objectif de 10 % de carburant durable nécessitera des efforts considérables de la part d’Air France. La directrice générale souligne que ce carburant est actuellement rare et coûteux, avec un prix environ cinq fois supérieur à celui du kérosène. De plus, la disponibilité limitée des matières premières nécessaires à la production de biocarburants représente un défi supplémentaire.
Malgré ces défis, la réglementation européenne veillera à ce que le carburant durable ne soit pas en concurrence avec l’alimentation humaine ou animale, mais les prévisions indiquent que la biomasse disponible en Europe ne pourra fournir que 11 % du carburant durable nécessaire à l’aviation d’ici 2050.