La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a dénoncé les réquisitions forcées et les méthodes jugées illégales et arbitraires employées au Burkina Faso à l’encontre de personnalités politiques et de membres de la société civile.
Cette déclaration survient une semaine après l’arrestation de l’ex-ministre Ablassé Ouédraogo et d’autres critiques de la junte militaire dirigée par Ibrahim Traoré.
« La Commission de la CEDEAO dénonce cette procédure illégale et arbitraire de réquisition destinée à réprimer toute liberté d’expression dans le pays », a déclaré l’organisation sous-régionale.
« Elle lance un appel pressant aux autorités de la transition pour la libération immédiate de toutes les personnes interpellées dans le cadre de cette procédure », a-t-elle ajouté.
La CEDEAO a également réitéré sa préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire au Burkina Faso et a appelé les autorités de transition à prendre toutes les mesures urgentes en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
La junte militaire au Burkina Faso est accusée de recourir à des réquisitions forcées à l’encontre de ceux qui critiquent son régime. Des voix dissidentes, telles que celles d’Ablassé Ouédraogo et de journalistes tels qu’Issaka Lingani et Yacouba Ladji Bama, ont été étouffées par ces méthodes controversées.
Issaka Lingani, chroniqueur au sein de l’émission d’analyse politique « Presse Échos » diffusée sur la chaîne BF1, a récemment reçu un ordre de réquisition en lien avec ses points de vue critiques envers le pouvoir.
« Cette convocation est arbitraire », a déclaré le journaliste de 64 ans, également président de la section locale de l’Union de la presse francophone (UPF).
Son confrère, Yacouba Ladji Bama, fondateur du média en ligne Bam Yinga, a également été convoqué de manière similaire.
Les réquisitions forcées sont une pratique courante dans les pays africains. Elles sont souvent utilisées par les gouvernements pour réprimer les voix dissidentes et faire taire les critiques.