Pour tous les observateurs et spécialistes du Niger, la question d’une intervention militaire de la CEDEAO est close. La communauté sous-régionale aurait capitulé face à la ténacité des putschistes nigériens. En tout cas, c’est la lecture que plusieurs personnes ont eue à faire de la situation qui prévaut depuis déjà quelques semaines.
De plus en plus, le général Tiani et ses collaborateurs prennent leur marque à la tête de l’État et ont même indiqué qu’ils feraient mal si une force extérieure franchissait leur frontière.
Contre toute attente, un haut fonctionnaire de la CEDEAO vient réveiller le dossier de la possible intervention de l’institution au Niger.
« L’option militaire au Niger n’est pas abandonnée, mais suspendue », a déclaré Abdel-Fatau Musah, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO.
À en croire le chef d’état-major de l’armée nigériane, la CEDEAO peut à tout moment relancer cette idée et aller déloger Abdourahamane Tiani.
Même si cela semble de plus en plus impossible, Abdel-Fatau Musah semble sûr de ses propos.
Pourquoi la CEDEAO maintient-elle l’option militaire ?
La CEDEAO a toujours condamné le coup d’État du 27 juillet 2023 au Niger. Elle a suspendu le pays de ses instances et imposé des sanctions aux putschistes.
L’institution régionale a également menacé d’intervenir militairement si les putschistes ne remettaient pas le pouvoir aux civils dans un délai de six mois.
Le délai est désormais dépassé, mais la CEDEAO maintient l’option militaire. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette décision.
Premièrement, la CEDEAO veut montrer qu’elle est ferme face aux coups d’État. Elle veut dissuader d’autres pays de la région de suivre la voie du Niger.
Deuxièmement, la CEDEAO craint que le maintien au pouvoir des putschistes ne déstabilise la région. Le Niger est un pays important du Sahel, en proie à de graves menaces sécuritaires.
Troisièmement, la CEDEAO est soutenue par certains pays occidentaux, qui souhaitent également voir le retour à l’ordre constitutionnel au Niger.
Quels sont les risques d’une intervention militaire ?
Une intervention militaire de la CEDEAO au Niger serait une opération complexe et risquée.
Le Niger est un pays vaste et difficile d’accès. Les putschistes disposent d’une armée bien équipée et motivée.
Une intervention militaire pourrait entraîner un conflit armé de grande ampleur, avec de lourdes pertes humaines et matérielles.
Elle pourrait également déstabiliser davantage la région, en favorisant l’émergence de nouvelles violences.
Quelle est la position du Niger ?
Le Niger a toujours rejeté l’option militaire. Le général Tiani a déclaré qu’il ferait face à toute force extérieure qui tenterait de l’en déloger.
Le gouvernement nigérien a également menacé de représailles contre les pays qui s’impliqueraient dans une intervention militaire.
La position du Niger est claire : il ne laissera pas la CEDEAO l’installer par la force.