Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé lundi sa volonté d’organiser un nouveau sommet international pour la paix en Ukraine, cette fois avec la participation de la Russie. Cette déclaration fait suite à une première conférence en juin où la Russie n’avait pas été invitée.
Lors d’une 9 de presse à Kiev, après son retour de Washington où il a assisté au sommet de l’Otan, Zelensky a indiqué qu’il espérait qu’un “plan” pour ce sommet serait prêt d’ici novembre. La conférence de juin, qui s’était tenue en Suisse avec la participation de 92 pays, avait été critiquée par la Russie comme étant infondée.
Plus de deux ans après le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022, les participants à cette première conférence avaient réaffirmé leur soutien à l’indépendance et à la souveraineté territoriale de l’Ukraine, tout en appelant à la participation de Moscou dans de futurs pourparlers pour une “paix juste et durable”.
“Je pense que des représentants de la Russie devraient participer à ce deuxième sommet”, a déclaré Zelensky. “Nous fixons novembre comme objectif pour avoir un plan prêt d’ici là”, a-t-il ajouté. Un représentant du ministère russe des Affaires étrangères a récemment écarté la participation de la Russie à un deuxième sommet, bien que le Kremlin ait laissé la porte ouverte à des discussions futures.
Depuis 2022, Zelensky défend un plan de paix en dix points, incluant le retrait sans condition des forces russes du territoire ukrainien, ce que Moscou refuse. Trois de ces points ont été discutés en Suisse : la sécurité alimentaire, la sûreté nucléaire et la libération des prisonniers de guerre.
Les autorités ukrainiennes prônent un second sommet pour examiner un plan global, élaboré par des groupes de travail spécifiques répartis par pays. Une réunion sur la sécurité énergétique est prévue au Qatar fin juillet ou début août, suivie d’une réunion en Turquie sur la sécurité alimentaire et d’une autre au Canada en septembre concernant les prisonniers de guerre.
Attaque à la grenade contre un centre de recrutement militaire
Dans la nuit de dimanche à lundi, une grenade a été lancée contre un centre de recrutement militaire à Bousk, dans l’ouest de l’Ukraine, a annoncé la police. Cette attaque survient en pleine campagne de mobilisation pour renforcer les effectifs de l’armée.
“Un assaillant inconnu a lancé une grenade sur la façade du bâtiment et s’est enfui”, sans faire de victimes, a indiqué la police de la région de Lviv. La façade et les fenêtres du centre ont été endommagées.
L’identité de l’assaillant reste inconnue, et la police a déclaré prendre des mesures pour arrêter l’auteur de l’attaque. En manque de soldats sur le front, l’Ukraine a lancé une campagne de mobilisation, mais celle-ci rencontre la réticence de nombreux Ukrainiens, qui craignent d’être envoyés au front sans formation adéquate. Depuis février 2022, les hommes en âge de combattre n’ont pas le droit de quitter le pays, certains tentant de fuir clandestinement.
Le ressentiment suscité par la mobilisation est aggravé par les scandales de corruption dans l’armée, notamment liés aux pots-de-vin pour échapper à la mobilisation. Une attaque contre un bâtiment militaire reste rare en Ukraine, contrairement à la Russie, où des dizaines d’attaques contre des centres administratifs ou des bureaux de recrutement militaires ont été signalées depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, particulièrement après l’annonce d’une mobilisation partielle à l’automne 2022. Les auteurs présumés de ces attaques en Russie font souvent face à de lourdes peines de prison.