Dans les pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), un nombre restreint de grandes entreprises obtiennent la majeure partie des financements bancaires. Selon les données récentes de la Banque centrale régionale, environ 400 de ces entreprises monopolisent près de 30% des crédits accordés à l’économie.
Cette concentration pose des questions sur la stabilité financière et l’équité dans l’accès au financement. En effet, en additionnant les crédits dépassant 10 millions de francs CFA, ce petit groupe bénéficie de plus de la moitié (50,6%) du total des crédits.
Cette tendance inquiétante varie d’un pays à l’autre. Par exemple, en Guinée-Bissau, les 50 premières entreprises captent 58,1% des crédits, un niveau élevé qui dépasse même celui du Niger, avec 50,4%.
Cependant, la Côte d’Ivoire et le Sénégal semblent offrir un peu plus d’opportunités aux petites et moyennes entreprises (TPE/PME), avec respectivement 25,2% et 26,6% des crédits nationaux.
Cette dépendance excessive aux grandes entreprises comporte des risques pour la stabilité financière, car les banques sont exposées aux crises potentielles qui pourraient les affecter.
Parallèlement, les TPE/PME, qui représentent l’essentiel du tissu économique et de l’emploi dans la région, ont du mal à accéder au financement.
Ainsi, réduire ces disparités dans l’accès au crédit pourrait stimuler le développement de l’UEMOA.