La proposition de loi portant révision de la Constitution du Bénin a été rejetée ce jour à l’Assemblée nationale. Initiée par le député Assan Séibou de la mouvance présidentielle, elle n’a pas obtenu les 82 voix nécessaires pour franchir la première étape du processus de révision.
Sur les 108 députés présents, 71 ont voté pour la prise en compte de la proposition, 35 contre et 2 se sont abstenus. Un résultat loin des attentes du camp présidentiel, qui s’attendait à une adoption sans heurts.
Un vote surprise dans les rangs de la mouvance
Le rejet de la proposition de loi n’est pas en soi une surprise. L’opposition, regroupée au sein du parti Les Démocrates, s’y était fermement opposée dès son annonce. Ce qui a surpris, c’est le nombre de députés de la mouvance présidentielle ayant voté contre le texte.
Au total, 7 députés ont défié la consigne de vote et se sont prononcés contre la révision constitutionnelle. 3 d’entre eux proviennent du Bloc Républicain (BR) et 4 de l’Union Progressiste le Renouveau (UPR), les deux principaux partis de la mouvance.
Un camouflet pour Patrice Talon
Ce vote traduit une division au sein de la mouvance présidentielle et constitue un camouflet pour le président Patrice Talon, qui avait fait de la révision constitutionnelle l’un des chantiers majeurs de son second mandat.
La proposition de loi visait notamment à instituer un vice-président, à limiter le nombre de mandats présidentiels à deux et à réformer le système judiciaire.
Un avenir incertain pour la révision constitutionnelle
Le rejet de la proposition de loi n’enterre pas définitivement le projet de révision constitutionnelle. Le gouvernement dispose de deux autres options pour faire aboutir ses ambitions :
- Obtenir l’aval des 4/5ème des députés : un scénario peu probable compte tenu du vote de ce jour.
- Organiser un référendum : une option plus risquée, car elle soumettrait la question directement au peuple béninois.
Le président Talon devra désormais choisir la voie à suivre et s’atteler à recoller les morceaux au sein de sa propre majorité.