Élections Législatives sous Haute Surveillance en Nouvelle-Calédonie
Après plus d’un mois et demi de violence, la Nouvelle-Calédonie se prépare à voter pour les législatives ce dimanche, avec une forte mobilisation de la police et de la gendarmerie pour sécuriser le scrutin. Comme pour les élections européennes, l’organisation a été revue.
En raison du décalage horaire, le premier tour des législatives a lieu ce samedi dans un climat particulièrement tendu et sous haute surveillance. À la veille du scrutin, aucun panneau électoral n’était visible dans les rues de Nouméa et aucune affiche de candidat n’était présente. En raison de la violence récente, la logistique du scrutin a été réduite au minimum faute de moyens, explique Charlotte Mannevy, correspondante à Nouméa.
Alan Boufenèche, directeur de la vie citoyenne de la commune, précise que les ateliers municipaux ont été pillés et brûlés, et plus d’un tiers des véhicules municipaux ont été détruits, rendant impossible l’installation des panneaux d’affichage.
À Nouméa et dans ses banlieues, les bureaux de vote ont été regroupés en raison des difficultés de circulation dans plusieurs quartiers où les barrages, démantelés la nuit par les forces de l’ordre, sont souvent réinstallés au matin. Certaines écoles fermées rouvriront également pour servir de bureau de vote.
Sécurité Renforcée et Couvre-feu Prolongé
La sécurité sera renforcée aux abords des bureaux de vote. Le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc, a déclaré qu’il prendrait ses responsabilités si des individus ou des groupes tentaient de perturber le vote.
Les rassemblements sont interdits jusqu’à 20 heures dimanche et le couvre-feu, de 20 heures à 6 heures, est prolongé jusqu’au 8 juillet, le lendemain du second tour des élections législatives.
Lors des élections européennes, deux communes n’avaient pas pu organiser le scrutin pour des raisons de sécurité. Cette fois-ci, l’État assure qu’aucune mairie n’a exprimé de préoccupations à ce sujet. Les Calédoniens, de tous bords politiques, semblent déterminés à aller voter, et aucun parti n’a appelé au boycott.
Forte Demande de Procurations
Depuis lundi, une tente et des chaises ont été installées devant le commissariat central pour accueillir les nombreux électeurs souhaitant établir une procuration en raison de l’absence de transports en commun. Priscilla, par exemple, ne pourra pas retourner sur son île de Lifou et a fait une procuration pour que quelqu’un vote à sa place.
Près de 4 000 policiers et militaires, y compris des membres du GIGN et du Raid, sont déployés sur le territoire pour assurer le bon déroulement du scrutin.