Le géant pétrolier américain ExxonMobil a annoncé jeudi une réduction de ses activités à Port-Jérôme (Normandie), entraînant potentiellement la suppression de 677 emplois, ainsi qu’un projet de vente de la raffinerie de Fos-sur-Mer et de dépôts de carburants dans le sud de la France à un consortium suisse.
Plusieurs unités de pétrochimie, jugées non rentables, seront arrêtées sur le site de Gravenchon, à Port-Jérôme-sur-Seine, près du Havre (Seine-Maritime), a indiqué le groupe dans un communiqué.
ExxonMobil a promis de trouver des solutions pour les salariés concernés par ces suppressions d’emplois, qu’elles soient volontaires ou non.
Le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, a qualifié cette annonce de terrible pour les salariés et leurs familles, soulignant l’obligation du groupe de proposer des perspectives de reclassement pour les salariés et de valorisation pour le site.
La préfecture de Seine-Maritime a également exprimé sa préoccupation quant à l’impact sur l’emploi et l’économie locale, promettant un soutien de l’État aux initiatives de redynamisation économique de la zone.
ExxonMobil a attribué les difficultés de son site de pétrochimie à la configuration et à la taille du vapocraqueur, ainsi qu’à des coûts opératoires et énergétiques élevés en Europe.
La raffinerie de Port-Jérôme continue néanmoins ses activités, a précisé le groupe.
Par ailleurs, la filiale d’ExxonMobil, Esso France, a annoncé son projet de vendre la raffinerie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et les dépôts Esso de Toulouse et Villette-de-Vienne (Isère) à la société suisse Rhône Energies.
Rhône Energies s’est engagé à maintenir l’emploi des 310 salariés du site de Fos-sur-Mer.
Cette réorganisation des activités d’ExxonMobil en France intervient dans un contexte de difficultés pour les employés des plateformes pétrolières françaises, notamment en raison de coûts énergétiques élevés et d’une demande de produits pétroliers en déclin.
Malgré ces défis, Rhône Energies estime que la raffinerie de Fos-sur-Mer reste compétitive et prévoit d’investir dans la réduction de la consommation d’énergie et l’intensité carbone.
Olivier Gantois, président de l’Ufip, estime que même en 2050, certaines raffineries pourraient encore traiter du pétrole, mais avec un mélange de pétrole et de biomasse.