Le gouvernement de transition présidé par Ibrahim Traoré au Burkina Faso va s’en offusquer. La France d’Emmanuel Macron a décidé de ne plus extrader le frère de l’ancien président, Blaise Compaoré vers le Burkina Faso.
Elle a abrogé le décret ministériel autorisant en 2020, l’extradition de François Compaoré.
Pour se justifier, le gouvernement d’Élisabeth Borne a fait savoir que ce dernier n’allait pas avoir droit à une justice équitable.
En clair, l’Hexagone affirme que la venue au pouvoir des militaires n’est pas de nature à garantir à François Compaoré une justice libre.
« L’abrogation de son extradition fait suite de l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) du 7 septembre 2023.
Cet arrêt avait conclu à la violation de l’article 3 en cas d’extradition du requérant vers le Burkina Faso », a laissé entendre les autorités françaises.
Cette nouvelle a été très mal accueillie au sein de l’opinion publique burkinabè qui espérait que la comparution du frère de l’ancien président allait pouvoir permettre de faire la lumière sur l’assassinat de Nobert Zongo.
Les défenseurs des droits humains ont, à l’unanimité, condamné cette décision et ont invité les autorités françaises à reconsidérer la décision.
Il faut noter que depuis plusieurs mois, la France et le Burkina Faso ne sont plus en de bons termes. Les deux États se rendent coup pour coup.
Le gouvernement d’Ibrahim Traoré a rompu toute coopération avec la France et collabore désormais avec la Russie.
Cette décision de la France vient donc aggraver les tensions entre les deux pays. Elle est également un coup dur pour la justice burkinabè qui espérait enfin pouvoir juger les responsables de l’assassinat de Nobert Zongo.