Le procès du massacre du stade de Conakry, qui s’est déroulé le 28 septembre 2009, a repris mercredi 6 décembre. L’ancien patron de la gendarmerie, le général Ibrahima Baldé, a été appelé à la barre en tant que témoin.
Dans son témoignage, le général Baldé a décrit le dispositif sécuritaire mis en place le jour de la manifestation de l’opposition. Il a indiqué que les forces de l’ordre avaient pour mission de disperser la foule dans la mesure du possible.
Cependant, les choses ont rapidement dégénéré. « Rarement j’ai rencontré une foule aussi nombreuse qui faisait face aux forces de l’ordre », a déclaré le général Baldé. Ses hommes ont été contraints de battre en retraite et il a perdu le contact avec le stade.
Le procureur a ensuite demandé au général Baldé s’il avait été informé de l’identité des auteurs du massacre. « Moi, j’ai communiqué avec mes chefs », a répondu le témoin. « Ils m’ont dit clairement que ce sont des éléments de la présidence, c’étaient des bérets rouges. »
Le général Baldé a également indiqué qu’il avait croisé plusieurs leaders de l’opposition blessés au stade. Ils ont été conduits à l’infirmerie de la gendarmerie par Toumba Diakité, l’aide de camp de Moussa Dadis Camara, l’ancien chef de la junte militaire qui a dirigé la Guinée de 2008 à 2010.
L’affaire a été renvoyée au lundi 11 décembre. La poursuite des débats devrait permettre d’éclaircir les circonstances du massacre du stade, qui a fait plus de 150 morts.