Le Hezbollah a annoncé la mort d’un de ses dirigeants militaires le mercredi 3 juillet, suite à une frappe israélienne dans le sud du Liban. Cet événement survient dans un contexte de tensions croissantes, soulevant des inquiétudes quant à une possible escalade majeure dans la région. En représailles, le mouvement chiite libanais, allié du Hamas palestinien, a déclaré avoir lancé des centaines de roquettes sur des positions israéliennes.
Le Hezbollah a précisé que la frappe israélienne ayant tué leur commandant a été suivie par le tir de plus de « 100 roquettes » sur le plateau du Golan, contrôlé par Israël. Le groupe a décrit une scène marquée par une épaisse fumée consécutive à cette attaque, survenue le 3 juillet 2024.
Dans un communiqué, le Hezbollah a confirmé la mort du « commandant Mohammed Neemeh Nasser (Hajj Abou Neemeh), né en 1965 dans la localité de Hadatha », qui est le deuxième chef militaire à être tué en moins d’un mois. Une source proche du parti chiite a précisé que Mohammed Nasser, ciblé lors d’une frappe sur un véhicule à Tyr, à environ vingt kilomètres de la frontière, était « responsable d’un des trois secteurs du sud du Liban ».
Mohammed Nasser, l’un des trois commandants les plus hauts gradés du Hezbollah dans le sud du Liban, dirigeait depuis 2016 l’unité Aziz, chargée de défendre la zone frontalière. Il était responsable du secteur occidental, allant jusqu’à la côte méditerranéenne, selon notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalife.
Il occupait un poste équivalent à celui de Taleb Abdallah, dirigeant de l’unité Nasr, également tué dans une frappe aérienne le 11 juin.
Une source proche du Hezbollah a mentionné qu’il s’agissait du troisième chef militaire de haut rang tué dans le sud du Liban depuis le début des affrontements entre le mouvement pro-iranien et Israël le 8 octobre, lendemain de l’attaque du Hamas en Israël. Le 11 juin, Taleb Sami Abdallah, commandant de l’un des trois secteurs du sud du Liban, avait été tué dans une frappe similaire à Jouaiyya, à environ 15 km de la frontière israélienne, causant trois autres décès.
Riposte violente du Hezbollah
Le Hezbollah a répondu en bombardant le nord d’Israël, démontrant ainsi l’importance du rôle de Mohammed Nasser dans leur appareil militaire. Des centaines de roquettes et des drones explosifs ont été tirés vers des positions israéliennes dans le Golan syrien occupé et annexé par Israël.
Parmi les cibles du Hezbollah figuraient « le centre de commandement de la division 210 du Golan », situé à environ 20 kilomètres de la frontière, ainsi que « le quartier général de la défense aérienne et antimissile », aussi éloigné de la ligne de front. Le parti de Hassan Nasrallah a revendiqué huit autres attaques.
Efforts pour éviter une escalade
En janvier dernier, le Hezbollah avait annoncé la mort de Wissam Tawil, décrit comme « un commandant de la force Al Radwan », unité d’élite du mouvement, lors d’une frappe israélienne.
Plus de huit mois de violences ont causé au moins 494 morts au Liban, dont environ 95 civils et une majorité de combattants du Hezbollah, selon un décompte de l’AFP basé sur des données du mouvement chiite et des sources officielles libanaises. Du côté israélien, au moins 15 soldats et 11 civils ont perdu la vie, selon les autorités. Des dizaines de milliers d’habitants des deux côtés de la frontière ont été déplacés par les combats incessants.
Fin juin 2024, le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait souligné au ministre israélien de la Défense Yoav Gallant « l’importance d’éviter une nouvelle escalade du conflit et de parvenir à une solution diplomatique ». Téhéran a averti Israël le 29 juin que « tous les membres de l’axe de la résistance », incluant l’Iran et ses alliés régionaux, pourraient se mobiliser en cas d’offensive israélienne majeure contre le Hezbollah au Liban.
L’intensification des échanges de tirs entre l’armée israélienne et le Hezbollah en juin, ainsi que leur rhétorique belliqueuse, ont suscité des craintes d’une guerre totale. Le 2 juillet, le président français Emmanuel Macron a insisté sur « l’absolue nécessité de prévenir une escalade » entre Israël et le Hezbollah au Liban, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.