Au moins quatre personnes ont été tuées et 12 autres blessées lors d’une nouvelle vague de violences dans l’Etat indien du Manipur (nord-est), ont annoncé mardi des responsables, poussant les autorités locales à imposer un couvre-feu dans certaines régions afin de contenir la situation.
Les violences ont éclaté lundi soir dans le village de Lilong Chingjao, à une vingtaine de kilomètres au sud d’Imphal, la capitale du Manipur. Des hommes armés sont arrivés et se seraient livrés à des extorsions. C’est alors qu’une “rixe verbale” a éclaté entre les hommes armés et un habitant, à la suite de laquelle les assaillants ont ouvert le feu sans discrimination, tuant quatre personnes et en blessant au moins 12 autres, a dit un responsable sous couvert d’anonymat.
En colère, des habitants ont alors incendié des véhicules appartenant aux hommes armés. Muhammad Abdul Nasir, un parlementaire régional de la circonscription de Lilong, a dit à la presse que quatre personnes avaient été tuées lors de cette attaque et que sur les 12 blessés, dix avaient été hospitalisés à Imphal. Selon les autorités, un couvre-feu indéfini a été imposé dans les districts de Thoubal, Imphal Est et Imphal Ouest, Kakching et Bishnupur. L’Etat du Manipur est sous tension depuis le 3 mai dernier, date à laquelle des violences à grande échelle ont éclaté lors d’une manifestation de membres de la tribu Kuki contre l’inclusion de la communauté non tribale des Meiteis dans la liste des tribus dites “répertoriées”.
Celle-ci regroupe les groupes socio-économiques défavorisés, ce qui leur permet d’avoir accès à une éducation et des emplois publics. Les affrontements ethniques entre Meiteis, majoritaires au Manipur, et Kukis ont provoqué le déplacement de 60.000 personnes. Les émeutiers se sont livrés à des actes de vandalisme et à des incendies criminels visant des maisons et des magasins. Selon les autorités, les violences ont fait jusqu’à présent plus de 180 morts et plus de 1.100 blessés.