Le bilan des inondations à l’est de la Libye est estimé provisoirement à des milliers de morts et des dizaines de milliers de disparus.
Deux jours après le passage apocalyptique de la tempête nommée « Daniel », la Libye n’a pas encore fini de compter ses victimes. La tempête a spécifiquement frappé l’est du pays dimanche 10 septembre, notamment les régions côtières de Benghazi et Djébel Al Akhdar (nord-est) où se trouve la ville de Derna, avec ses 100.000 habitants particulièrement touchés par le déluge.
Une partie des autorités libyennes divisées a évoqué un bilan provisoire de 150 personnes mortes. D’autres parmi ces dernières indiquent détenir des chiffres de « plus de 2000 morts et de milliers de disparus » dans la catastrophe.
Des organisations comme la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), sur le terrain depuis le début pour apporter des secours aux sinistrés, déclarent pour leur part avoir décompté un nombre « énorme » de morts et « 10.000 disparus ». C’est pourquoi elles lancent un appel à l’aide d’urgence en faveur de ce pays d’Afrique du nord.
« Les besoins humanitaires dépassent largement les capacités du Croissant-Rouge libyen et même les capacités du gouvernement. C’est la raison pour laquelle le gouvernement dans l’Est a lancé un appel à l’aide internationale et nous allons nous aussi incessamment lancer un appel d’urgence », a souligné Tamer Ramadan, responsable à la FICR.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, en 2011, la Libye, qui compte d’importantes réserves pétrolières, est devenue un Etat failli. Plongé dans le chaos et secoué par des divisions et des violences, le pays compte depuis plus d’un an deux gouvernements qui s’y disputent le pouvoir.
Celui d’Abdel Hamid Dbeibah, situé à l’ouest du pays, est reconnu par la communauté internationale, notamment les Nations Unies, alors que celui de l’Est libyen, nommé par le Parlement, est soutenu par le maréchal Khalifa Haftar, commandant en chef de l’armée nationale libyenne depuis 2015.
Plusieurs pays et organisations ont exprimé leurs soutien et solidarité à la Libye à la suite de ces inondations désastreuses. C’est ainsi que dans un communiqué reçu mardi à APA, l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO) a « décidé de reporter jusqu’à nouvel ordre la cérémonie de lancement de la célébration de Benghazi, capitale de la culture dans le monde islamique pour 2023 » alors que l’événement était prévu le 16 septembre prochain.