K2Rhym, rappeur et entrepreneur, condamné pour fraude électorale
Le rappeur tunisien et homme d’affaires Karim Gharbi, connu sous le nom de K2Rhym, a été condamné ce mercredi 14 août 2024 à une peine de quatre ans de prison par contumace pour avoir acheté des parrainages en vue de sa candidature à l’élection présidentielle du 6 octobre. Cette information a été confirmée par un porte-parole judiciaire lors d’une déclaration à l’AFP.
« Le tribunal de Jendouba a infligé une peine de quatre ans de prison à Karim Gharbi, en plus d’une amende de 5.000 dinars (environ 1.500 euros) », a indiqué Alaedine Aouadi, le porte-parole, précisant que le rappeur a également été privé de son droit de vote et déclaré inéligible à vie.
Le verdict a également inclus des peines pour d’autres personnes impliquées. Le président de la commune de Jendouba a été condamné à un an de prison et à une amende de 1.000 dinars (environ 300 euros), tandis qu’une collaboratrice de K2Rhym a écopé de quatre ans de prison et de la même amende de 5.000 dinars.
Plus tôt, le 2 août, le tribunal avait déjà prononcé des peines allant de deux à quatre ans de prison contre quatre femmes travaillant pour K2Rhym, les accusant d’avoir « offert de l’argent ou des cadeaux » en échange de signatures d’électeurs pour soutenir sa candidature.
K2Rhym, qui réside à l’étranger, avait annoncé fin juillet son intention de se présenter à l’élection présidentielle. Ancien gendre du dictateur Zine El Abidine Ben Ali, renversé lors de la Révolution tunisienne de 2011, il avait fait cette annonce dans une vidéo, vêtu en costume d’homme d’affaires.
Bien que critiqué par le passé pour ses tatouages et son mode de vie extravagant, K2Rhym avait récemment médiatisé ses actions philanthropiques, notamment en faveur des orphelins, des familles démunies, ainsi que des hôpitaux et des écoles.
Le 5 août, à la veille de la date limite de dépôt des candidatures, il avait dénoncé les autorités qui lui auraient refusé son extrait de casier judiciaire (B3) sans fournir d’explications, l’empêchant ainsi de déposer officiellement sa candidature.
« Qu’est-ce que cela signifie ? De quoi avez-vous peur ? Des urnes ? Pourquoi organiser des élections alors ? Qu’on dépense cet argent pour les hôpitaux, les écoles ou des projets pour les jeunes », avait-il dénoncé.
Plusieurs autres candidats ont également signalé des difficultés à collecter les 10.000 parrainages nécessaires ou à obtenir les documents administratifs indispensables pour postuler. Certains opposants, en détention pour diverses accusations, y compris de complot contre l’État, n’ont pas pu présenter leur candidature. Finalement, seuls deux candidats, l’ancien député panarabiste Zouhair Maghzaoui et le chef d’un petit parti libéral Ayachi Zammel, ont été retenus pour affronter le président sortant Kais Saied, accusé par ses détracteurs de dérives autoritaires.