L’ascension fulgurante de la Côte d’Ivoire dans le secteur de l’exportation de noix de cajou est une réalité. D’après les données de Jeune Afrique, le pays est sur le point de dépasser l’Inde et de devenir le deuxième plus grand exportateur mondial d’amandes de cajou après le Vietnam en 2024. Cette prouesse est un jalon important dans l’évolution économique de la Côte d’Ivoire, déjà premier producteur mondial devant l’Inde depuis 2021.
Le succès de la Côte d’Ivoire n’est pas fortuit. Il est le résultat d’efforts stratégiques déployés depuis 2017 pour révolutionner la filière de l’anacarde dans le pays. En doublant sa production de noix brutes à 1,2 million de tonnes, la Côte d’Ivoire a également investi dans l’installation d’une trentaine d’usines de transformation locale. L’objectif ambitieux est d’atteindre une autonomie de 50% dans la transformation d’ici 2030.
La transition vers une transformation locale s’avère être un choix judicieux, renforcé par la réduction des exportations de l’Inde, qui préfère désormais se concentrer sur son marché intérieur. Cette décision de l’Inde, motivée par une concurrence féroce avec le Vietnam, ouvre ainsi des opportunités significatives pour la Côte d’Ivoire sur le marché international de l’anacarde.
En assumant 55% de la transformation en Afrique, la Côte d’Ivoire affirme sa position de leader régional dans ce secteur. Cette montée en puissance rappelle les stratégies mises en œuvre par le Vietnam dans les années 1990, qui lui ont permis de devenir un acteur majeur sur la scène mondiale du cajou. La politique volontariste du gouvernement ivoirien, combinée à des investissements ciblés et à une vision à long terme, semble destinée à bouleverser l’ordre établi dans le domaine de l’anacarde à l’échelle mondiale.
En parallèle, la Côte d’Ivoire pourrait tirer des leçons de l’Inde en matière de valorisation des produits dérivés de l’anacarde. En effet, l’Inde a développé tout un secteur agroalimentaire basé sur l’utilisation des brisures de noix de cajou dans divers produits tels que les desserts ou les sauces. Cette diversification pourrait offrir à la Côte d’Ivoire de nouvelles perspectives de croissance et de création de valeur ajoutée dans sa filière anacardière.
En conclusion, l’ascension fulgurante de la Côte d’Ivoire dans le secteur de l’exportation de noix de cajou est une réalité prometteuse. Le pays a le potentiel de devenir un leader mondial dans ce domaine, en s’appuyant sur sa production importante, sa transformation locale croissante et sa vision stratégique à long terme. En tirant des leçons des autres acteurs clés du marché, comme le Vietnam et l’Inde, la Côte d’Ivoire peut maximiser les retombées économiques de cette filière pour ses populations et son développement global.