L’Alliance des États du Sahel (AES), une organisation régionale créée en septembre 2023 par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, est sous la menace de sanctions de la part de l’Algérie.
Alger, qui est en froid avec le Mali depuis plusieurs semaines, ne supporterait pas le fait que les pays membres de l’AES s’allient d’amitié avec le Maroc. Ce dernier a lancé en mai 2023 une initiative atlantique visant à renforcer les liens entre les pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest.
L’Algérie a donc annoncé la fin des prêts qui sont normalement destinés à cinq pays qui discutent actuellement avec le Maroc. Il s’agit des trois pays de l’AES, ainsi que de la Guinée et de la Mauritanie.
Cette décision d’Alger est clairement due au rapprochement entre ces pays et le Maroc. Depuis plusieurs années déjà, les relations entre l’Algérie et le Maroc ne sont plus au beau fixe. Les deux nations maghrébines veulent asseoir leur pouvoir dans le Sahel et un rapprochement avec les pays de la zone est primordial.
Alger, voyant donc son impact être amoindri par l’initiative de Rabat, a décidé de sévir à l’encontre des cinq pays cités. Pour plusieurs observateurs, il s’agit d’un énorme chantage de la part d’Alger pour indiquer à ces pays de se rétracter.
Les conséquences de ces sanctions pourraient être importantes pour l’AES. L’organisation est encore jeune et fragile, et elle pourrait être affaiblie par la perte de l’aide algérienne. Cela pourrait également compliquer les efforts de lutte contre le terrorisme dans la région.
Les pays de l’AES ont réagi avec fermeté aux menaces algériennes. Ils ont déclaré qu’ils ne se laisseraient pas intimider et qu’ils continueraient à coopérer avec le Maroc.