L’ancien patron de la Fédération espagnole de football, Luis Rubiales, a été arrêté par les autorités espagnoles pour répondre à des questions de corruption et risque une peine de prison dans l’affaire des baisers de la Coupe du monde.
Les détectives l’ont arrêté à sa descente d’un vol Air Europa en provenance de la République dominicaine, qui a atterri à l’aéroport Barajas de Madrid peu après 10h30, heure locale, aujourd’hui 3 avril.
Rubiales a été placé sous la garde de la Garde civile dès sa descente d’avion et a été escorté dans un fourgon de police jusqu’à son quartier général à Tres Cantos.
Il sera conduit à un poste de police où on devrait lui lire officiellement ses droits et lui remettre une citation à comparaître dans le cadre d’une enquête en cours sur la corruption liée à l’époque où il dirigeait la Fédération espagnole de football et portant sur des transactions commerciales dont l’une concernerait l’organisation de la Supercoupe d’Espagne en Arabie saoudite.
Un juge devrait l’interroger lors d’une audience à huis clos dans les prochains jours avant qu’il ne soit libéré sous caution dans le cadre de l’enquête en cours.
L’enquête, menée par un juge basé à Majadahonda, dans la banlieue de Madrid, n’est pas liée à l’enquête distincte du “Kissgate”.
Le mois dernier, les procureurs impliqués dans cette affaire ont déclaré qu’ils demandaient une peine de deux ans et demi de prison pour le baiser “non désiré” que Rubiales avait donné à la footballeuse Jenni Hermoso après la victoire de l’équipe féminine espagnole en finale de la Coupe du monde de football contre l’Angleterre en août dernier.
Dans un acte d’accusation adressé au juge madrilène Francisco de Jorge, ils ont demandé qu’il soit emprisonné pendant un an s’il était reconnu coupable d’agression sexuelle lors du procès et pendant un an et demi pour coercition liée à ses tentatives présumées d’amener le footballeur à parler pour sa défense à la suite de son baiser de la Coupe du monde.
À peu près au même moment, les procureurs espagnols ont demandé l’arrestation de Rubiales pour des irrégularités financières présumées alors qu’il était à la tête de la Fédération espagnole de football.
La maison de Rubiales à Grenade, dans le sud de l’Espagne, a été l’une des nombreuses propriétés perquisitionnées le 20 mars, mais il se trouvait déjà dans les Caraïbes.
Rubiales avait déjà déclaré qu’il rentrerait en Espagne et insisté sur le fait que ce serait le 6 avril, mais il est apparu dans la nuit qu’il avait changé ses plans de voyage.
On pense qu’il a évité une arrestation embarrassante et une photo de lui menotté, après avoir confirmé son retour volontaire avant et après une opération de la police espagnole en République dominicaine lundi, avec l’aide d’officiers locaux.
Il a reporté son retour à Madrid après que des enquêteurs de la police espagnole se sont rendus aux Caraïbes et ont confisqué son téléphone et son ordinateur portable lors d’une perquisition dans la propriété où il résidait sur l’île des Caraïbes.
M. Rubiales a nié tout acte répréhensible dans le cadre de l’enquête sur la corruption et de l’affaire du “Kissgate”.
Dans un entretien télévisé avec la journaliste espagnole Ana Pastor, qui doit être diffusé ce soir sur La Sexta, il niera les allégations selon lesquelles il aurait détourné des millions de livres de la Fédération espagnole de football et insistera sur le fait que “mon argent est le fruit de mon travail et de mes économies”.
Il devrait également accuser le juge qui l’a inculpé de coercition et d’agression sexuelle pour son baiser “non désiré” avec Jenni Hermoso de manipulation en déclarant : “Je pense que sa façon de décrire mes paroles est manipulatrice”.