Le Hezbollah a annoncé jeudi soir avoir lancé des dizaines de roquettes sur une base militaire clé du nord d’Israël, en réponse à deux frappes israéliennes, dont l’une a tué un de ses membres.
Jeudi 27 juin, le Hezbollah libanais a déclaré avoir bombardé une base militaire israélienne en réaction aux frappes israéliennes, l’une ayant causé la mort d’un de ses combattants, ce qui fait craindre une escalade du conflit.
Dans un communiqué, le groupe pro-iranien a précisé avoir tiré “des dizaines de roquettes Katioucha” sur “la principale base de défense aérienne et antimissile” du nord d’Israël. L’armée israélienne a confirmé avoir identifié environ 35 tirs provenant du Liban, ajoutant que la plupart des projectiles avaient été interceptés par la défense antiaérienne sans causer de blessés.
Le Hezbollah a expliqué que ces tirs étaient une réponse à deux frappes israéliennes, l’une jeudi à Sohmor, dans l’est du Liban, et l’autre la veille à Nabatiyé, dans le sud du pays, où plus de 20 personnes avaient été blessées après la destruction d’un bâtiment de deux étages, selon l’agence de presse officielle ANI. Un combattant du Hezbollah a été tué à Sohmor, apparemment visé par un drone alors qu’il circulait à moto.
Risque d’escalade vers une guerre totale
L’armée israélienne a confirmé l’élimination d’un membre du Hezbollah lors d’une frappe aérienne à Sohmor et a indiqué que ses avions de combat avaient ciblé des “structures militaires” dans le sud du Liban.
Le Hezbollah a également mené deux autres attaques sur des positions militaires israéliennes, dont l’une avec des drones jeudi, alors que l’ANI rapportait des frappes israéliennes sur le sud du Liban. L’armée israélienne a signalé la chute de deux drones en provenance du Liban dans le nord d’Israël, sans faire de victimes.
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah, soutenant le Hamas, échange régulièrement des tirs avec l’armée israélienne à la frontière.
Les inquiétudes concernant une escalade vers une guerre totale avec le Liban se sont intensifiées ces derniers jours. Le chef des Affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, a averti mercredi qu’une extension de la guerre à Gaza au Liban serait “potentiellement apocalyptique”.
Mercredi, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a déclaré depuis Washington qu’Israël ne souhaitait pas de guerre avec le Hezbollah mais pouvait “infliger d’énormes dégâts” au Liban si nécessaire.
La France s’est dite jeudi “extrêmement préoccupée par la gravité de la situation au Liban”, appelant “toutes les parties à la plus grande retenue”.
Plus de huit mois de violences entre le Hezbollah et l’armée israélienne ont fait au moins 482 morts au Liban, dont une majorité de combattants du Hezbollah et 94 civils, selon un décompte de l’AFP. Du côté israélien, au moins 15 soldats et 11 civils ont été tués, selon Israël.