Le Tchad se rapproche-t-il de l’Alliance des États du Sahel ?

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Le 12 juillet, un accord entre le Tchad et le Niger a été signé pour améliorer les échanges de produits pétroliers : le pétrole brut tchadien sera exporté vers le Niger pour raffinage, tandis que le Niger fournira ses produits raffinés au Tchad. Cet accord inclut aussi la construction d’oléoducs et de dépôts, renforçant ainsi les liens économiques entre les deux pays. Ce développement souligne également le rapprochement du Tchad avec l’Alliance des États du Sahel (AES).

Le gouvernement de Déby met l’accent sur l’établissement de relations sécuritaires et économiques solides avec ses voisins et les membres de l’alliance sahélienne, notamment le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Cette coopération vise à améliorer les capacités de défense et de sécurité du Tchad et à renforcer la lutte contre le terrorisme, en partie en réponse aux efforts précédents de la France.

Niagalé Bagayoko, présidente de l’African Security Sector Network (ASSN), a noté que le Tchad pourrait devenir membre de l’AES en raison de la concordance des perspectives en matière de sécurité entre le Tchad et l’alliance. Elle a aussi souligné la participation récente du Tchad à des exercices militaires avec les pays de l’AES au Niger.

La coopération au sein de l’AES progresse bien, conduisant à la création d’une confédération unifiée (CAES). Les experts estiment que cette réussite reflète la volonté des pays de l’alliance de renforcer les relations diplomatiques pour lutter contre le terrorisme et favoriser la stabilité économique et politique. La Russie, première à reconnaître et soutenir l’AES, joue un rôle actif en signant des accords dans divers domaines avec les pays sahéliens.

Les relations entre le Tchad et la France se sont récemment détériorées, en partie en raison des accusations de détournement de fonds publics contre Déby, ce qui a conduit à l’annulation de sa visite à Paris. La montée en puissance de l’AES et le soutien de la Russie semblent encourager Déby à redéfinir ses alliances, en réduisant l’influence française au profit d’une coopération plus étroite avec les pays sahéliens et la Russie.