Le Zimbabwe initie des audiences de réconciliation suite aux massacres de Gukurahundi
Une fosse commune portant les noms de six victimes des massacres du Matabeleland, au Zimbabwe.
Cette démarche, lancée par le Président Emmerson Mnangagwa, vise à répondre aux plaintes persistantes issues des massacres brutaux de dizaines de milliers de civils par les troupes gouvernementales dans les années 1980. Le processus inclura une série d’audiences où les survivants partageront leurs expériences et leurs suggestions sur la manière de résoudre le problème de Gukurahundi.
“Aujourd’hui est un tournant dans notre histoire. C’est le jour où nous prouvons qu’en tant que nation, nous pouvons résoudre nos différends en tant que Zimbabwéens, peu importe leur complexité ou leur ampleur”, a déclaré le Président.
Les massacres de Gukurahundi ont eu lieu après la chute du régime de la minorité blanche au Zimbabwe, à partir de 1983. Sous la direction de feu Robert Mugabe, les troupes gouvernementales ont réprimé violemment une révolte dans les provinces du Matabeleland et des Midlands, où vit l’ethnie Ndébélé. On estime que plus de 20 000 personnes ont été tuées durant cette opération qui a duré plusieurs années.
M. Mnangagwa a également appelé à rejeter les attitudes négatives, exhortant la population à choisir l’empathie plutôt que l’animosité et la réconciliation plutôt que la vengeance: “Concentrons-nous sur une nouvelle aube, un avenir meilleur où les cicatrices du passé ne s’enveniment plus.”