Une annonce de Fitch Ratings, l’agence de notation américaine, a semé l’inquiétude au sein de la CEDEAO. La note “B” de la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) a été reconduite avec une perspective stable, la maintenant dans la catégorie “hautement spéculatif”, malgré des efforts d’assainissement de son bilan.
Bien que Fitch reconnaisse une amélioration de la qualité du portefeuille de prêts de la banque, une hypothèse préoccupante plane : le retrait possible du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la CEDEAO. Ces trois pays représentent 23% du total des prêts de la banque, et tout retrait pourrait entraîner une augmentation des prêts improductifs.
Cette menace de retrait découle des tensions politiques et des sanctions imposées par la CEDEAO à la suite des récents coups d’État dans ces pays. Bien que la CEDEAO ait levé les sanctions et invité ces pays à reconsidérer leur décision, rien n’est certain.
Si le retrait se concrétise, la BIDC pourrait retenir le capital versé par ces pays, mais cela ne suffirait pas à couvrir le montant dû. Fitch envisage donc de rabaisser la note de crédit de la banque en cas de départ effectif de ces États.
Cette situation souligne les défis auxquels est confrontée la CEDEAO, notamment la nécessité de maintenir la cohésion au sein de l’organisation malgré les tensions politiques et les différends internes.