Liberté de presse au Nigeria : vives tensions suite à l’arrestation d’un journaliste
L’arrestation début mai du journaliste nigérian Daniel Ojukwu, qui a enquêté sur le détournement présumé de fonds publics par une ancienne collaboratrice de l’ex-président nigérian Muhammadu Buhari, a suscité de vives tensions au Nigeria et des réactions internationales.
Daniel Ojukwu, travaillant pour la Fondation pour le journalisme d’investigation (FIJ) au Nigeria, est porté disparu depuis le 1er mai. Ses proches ont découvert qu’il avait été arrêté et détenu par les forces de l’ordre à Lagos avant d’être transféré vers un poste de police à Abuja pour violation présumée de la loi sur la cybercriminalité.
Plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse, dont le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Amnesty International, ont appelé à la libération immédiate de Daniel Ojukwu, soulignant ses problèmes de santé nécessitant des soins médicaux.
L’arrestation de Daniel Ojukwu intervient après une enquête qu’il a menée sur la mauvaise gestion financière présumée par Adejoke Orelope-Adefulire, une assistante de l’administration de l’ancien président Muhammadu Buhari. Cette enquête a révélé un détournement de fonds destinés à la construction d’une école, vers un compte bancaire lié à un restaurant.
Les autorités nigérianes ont été exhortées à cesser de punir les journalistes pour leur travail visant à mettre fin à la culture d’impunité qui entoure les pratiques corrompues.
Le Nigeria, classé 112e sur 180 pays dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF), est confronté à une surveillance accrue, des agressions et des arrestations arbitraires visant ses journalistes.
Cette arrestation soulève des préoccupations majeures quant au respect de la liberté de la presse et des droits de l’homme au Nigeria.
(Avec l’AFP)