Une ancienne ambassadrice libyenne à Bruxelles a été condamnée à une peine de sept ans de prison pour des actes de corruption perpétrés dans l’exercice de ses fonctions. Le tribunal correctionnel de Tripoli a rendu ce verdict après avoir trouvé Amal Jerary coupable de diverses infractions, notamment la recherche d’avantages illicites, le détournement de fonds publics et la violation de l’intérêt public. En plus de la peine d’emprisonnement, elle a également été condamnée à payer une amende équivalente au double des sommes détournées.
Cette condamnation fait suite à son limogeage par le gouvernement à la suite de révélations sur son implication dans un scandale diffusé sur les réseaux sociaux. En octobre 2023, elle a été placée en détention et interrogée par le Parquet pour des abus administratifs et financiers présumés, visant à obtenir des avantages matériels illicites en détournant des fonds publics.
Le scandale a éclaté après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un enregistrement audio attribué à Amal Jerary, dans lequel elle demande une fausse facture de plus de 200 000 euros pour le traitement d’un cancer chez un patient libyen fictif. Sa secrétaire a confirmé l’authenticité de cet enregistrement aux médias locaux.
Des enquêtes ont également révélé des transferts d’argent public libyen suspects vers une société appartenant à son fils, pour des montants s’élevant à des centaines de milliers d’euros.
La Libye, en proie à la corruption et aux divisions depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, est gouvernée par deux exécutifs rivaux, l’un à Tripoli dirigé par le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah, et l’autre dans l’Est, associé au camp du maréchal Khalifa Haftar.