Le village de Welingara, dans la région de Mopti, au Mali, a été le théâtre d’une tragédie le 29 janvier dernier. 25 hommes et des jeunes garçons ont été exécutés par l’armée malienne et ses alliés du groupe Wagner.
Les victimes, toutes peules, ont été arrêtées tôt le matin et conduites à 2 kilomètres du village, où leurs corps ont été retrouvés entassés les uns sur les autres. Parmi eux, on retrouve certains avec les yeux bandés, criblés de balles ou égorgés, et en grande partie calcinés.
Cette opération a suscité des accusations de “ciblage ethnique” de la part de plusieurs sources communautaires. Ces derniers ont par ailleurs signalé une vingtaine d’autres personnes arrêtées au cours du mois de décembre, dont les proches n’ont toujours pas de nouvelles quant à leur sort.
L’armée malienne n’a toujours pas réagi à cette opération et n’a pas répondu aux demandes de commentaires de la part des médias.
Cette descente de l’armée malienne et de ses alliés russes de Wagner survient après une série d’attaques subies par le camp militaire de Mourdiah dans le même cercle, menées par des jihadistes liés à al-Qaïda.
Les habitants locaux ont dénoncé ces opérations militaires et exécutions sommaires comme des actes de représailles impliquant des civils sans armes, plutôt que des opérations visant à protéger la population.
“C’est une honte”, a déclaré un habitant de Welingara, sous couvert d’anonymat. “Ces hommes n’étaient pas des terroristes. Ils étaient juste des civils qui ont été pris pour cible en raison de leur ethnie.”
Cette nouvelle tragédie illustre la gravité de la situation sécuritaire au Mali, où les violences jihadistes se poursuivent et où les populations civiles sont de plus en plus victimes de violations des droits humains.