La nomination du général El Hadj Ag Gamou au poste de gouverneur de la région de Kidal, au Mali, est un signal fort envoyé par les autorités de transition.
Après la prise de la ville par l’armée malienne et ses supplétifs de Wagner, Bamako compte sur ce chef militaire Touareg fidèle à l’État pour ramener les habitants de Kidal dans le giron de l’État.
Le général Gamou n’est pas originaire de Kidal, mais il connaît bien la ville et la région, où il a longtemps servi. Surtout, il est Imghad, une fraction touareg considérée comme « vassale » de celle des Ifoghas, qui assume la chefferie traditionnelle à Kidal et dont sont originaires les principaux chefs rebelles.
« Il est celui qui pourra rassembler », juge une source sécuritaire malienne. « Il va rassurer les Touaregs », abonde un proche du général Gamou.
Un chef rebelle du CSP juge au contraire qu’il s’agit d’« une vaine tentative pour créer des problèmes communautaires entre les Touaregs ». « Cela ne nous fait rien, ils peuvent nommer qui ils veulent », réagit un autre cadre du CSP, qui ajoute : « ce piège ne marchera pas, nos communautés ne tomberont pas dans les erreurs du passé ».
La nomination du général Gamou est une décision audacieuse, qui pourrait avoir un impact important sur la situation à Kidal. Si elle parvient à apaiser les tensions entre les communautés touareg, elle pourrait ouvrir la voie à un retour à la paix dans la région.