NOUAKCHOTT, 24 oct 2023 : Lors du procès de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz en Mauritanie, le procureur Ahmed Ould Moustapha a requis une peine de 20 ans de prison ferme, arguant que toutes les preuves en possession de la justice confirmaient l’accusation de crimes.
Le magistrat a souligné que l’ancien président Aziz, 66 ans, aurait accumulé une immense fortune, bien au-delà de ce que ses revenus légaux pouvaient justifier. Il aurait également exercé des activités commerciales en contradiction avec ses fonctions de chef de l’État, ce qui constitue un enrichissement illicite en violation de la loi. Le procureur a également demandé la confiscation des biens de l’ancien dirigeant.
Mohamed Ould Abdel Aziz, fils d’un commerçant, aurait ainsi constitué un patrimoine et un capital évalués à 67 millions d’euros au moment de son inculpation en mars 2021. C’est l’une des rares fois qu’un ancien chef d’État est poursuivi pour enrichissement illicite lié à son mandat présidentiel, un domaine où la plupart de ses homologues sont généralement traduits en justice pour des crimes graves.
Malgré sa richesse avérée, l’ancien président a refusé de fournir des explications sur l’origine de sa fortune, clamant que ces accusations étaient le fruit d’une machination visant à l’écarter de la vie politique.
Le procureur a requis des peines de 10 ans de prison ferme contre les deux anciens Premiers ministres, deux ministres et la confiscation de leurs biens. Pour les autres accusés, il a demandé une peine de cinq ans de prison.
Après avoir dirigé le pays pendant plus de dix ans, Aziz a connu un déclin rapide sous la présidence de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, son ancien partenaire dans le coup d’État de 2008 qui l’avait porté au pouvoir. Ce dernier a nié toute ingérence dans le dossier.
Le verdict n’a pas encore été annoncé, mais une quarantaine de défenseurs devaient commencer leurs plaidoiries. La date de la décision finale reste à déterminer.