Meta renforce sa modération contre les discours antisémites
Meta, la société mère de Facebook et Instagram, a décidé de supprimer systématiquement les messages contenant le terme “sioniste” lorsqu’ils se réfèrent à des personnes juives ou israéliennes avec des discours déshumanisants ou des stéréotypes antisémites. Cette mesure a été prise en réponse à l’augmentation des discours de haine en ligne, notamment l’antisémitisme, exacerbée par le conflit à Gaza.
Dans un communiqué du 9 juillet 2024, Meta a déclaré : « Nous allons maintenant supprimer les messages ciblant les sionistes dans plusieurs contextes où notre enquête a montré que le terme tend à être utilisé pour désigner les juifs et les Israéliens, avec des comparaisons déshumanisantes, des appels à nuire, ou des dénis d’existence. »
Cette décision fait suite à une réflexion entamée il y a cinq mois sur la modération de ce terme, motivée par la polarisation croissante du discours public lié aux événements au Moyen-Orient. Meta a collaboré avec divers experts pour déterminer si le terme “sioniste” faisait référence aux partisans d’un mouvement politique ou aux personnes juives ou israéliennes, car ses règles permettent les critiques de groupes politiques, mais interdisent les attaques contre des groupes définis par leur nationalité ou religion.
Meta a conclu : « Il n’y a pas de consensus global sur ce que les gens veulent dire quand ils utilisent le terme sioniste. » Néanmoins, après des recherches approfondies, l’entreprise a décidé de supprimer les contenus ciblant les sionistes avec des discours de haine.
Parmi les exemples cités par Meta, figurent les affirmations selon lesquelles les sionistes contrôleraient le monde ou les médias, ainsi que les comparaisons déshumanisantes et les appels à la violence physique.
Jusqu’à présent, les modérateurs de Meta ne retiraient que les messages comparant les sionistes à des rats ou lorsque les Juifs ou les Israéliens étaient explicitement visés.
En parallèle, Meta a récemment assoupli sa politique sur le terme arabe « shaheed », généralement traduit par « martyr », auparavant banni de ses plateformes car considéré comme une incitation à la haine.
Le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza, déclenché par une attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, a entraîné de nombreuses attaques islamophobes et antisémites sur les réseaux sociaux. Amnesty International a cependant exhorté Meta en février à ne pas interdire les critiques du sionisme ou des sionistes en général, afin de ne pas étouffer les voix dénonçant les violations des droits des Palestiniens par le gouvernement israélien.