Après avoir annoncé leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont décidé de multiplier les mesures de rétorsion contre les membres de la communauté européenne et contre les ressortissants français.
Au Niger, les autorités ont ordonné l’expulsion de 15 membres de la mission civile de l’Union européenne, EUCAP Sahel Niger, en mission dans le pays. De même, des ressortissants français ont été refoulés à l’aéroport de Niamey.
La mission civile de l’Union européenne, EUCAP Sahel Niger lancée en 2012 et composée de 120 militaires européens a été sommée par la junte au pouvoir de quitter le pays en décembre 2023. Mais c’est avec grande surprise que les autorités nigériennes ont constaté le retour de 15 d’entre eux sur le territoire le 24 janvier 2024.
« Il m’a été donné de constater que quinze de vos personnels militaires sont revenus à Niamey par divers vols le 24 janvier passé, sans informer au préalable le gouvernement » a souligné le ministre de l’intérieur, le général de brigade Mohamed Toumba dans une lettre adressée à la cheffe de la mission, pour un rappel à l’ordre.
Le ministre leur a par la suite donné 72h pour quitter le territoire nigérien. La cheffe de la mission, l’Allemande Katja Dominik a elle-même été refoulée dès son arrivée à l’aéroport.
Un acte qui n’a pas été apprécié de l’Union européenne qui a demandé des explications aux autorités nigériennes. L’institution a toutefois fait savoir qu’elle prenait acte de la confiscation des passeports de plusieurs personnels de l’EUCAP Sahel Niger.
Cependant, l’Union européenne a tenu à rappeler que la cheffe de la mission, Katja Dominik avait donné aux autorités un plan détaillé de retrait. Mais selon l’UE Niamey n’avait fait aucune critique. « L’accord reste quoi qu’il en soit en vigueur jusqu’au 3 juin 2024 et jusqu’à cette date, prévoit que les entrées et sorties du staff Eucap soient facilitées », a affirmé une porte-parole de l’UE.
Par ailleurs, plusieurs ressortissants de la France ont été refoulés à leur arrivée à l’aéroport de Niamey ce week-end. Pour l’instant, ni Niamey ni Paris ne se sont officiellement prononcés sur le cas des ressortissants français.
Ces mesures de rétorsion sont une nouvelle escalade dans la crise entre les pays du Sahel et la communauté internationale. Elles risquent de compliquer encore la situation sécuritaire et humanitaire dans la région, déjà fragilisée par les conflits et la pauvreté.