Les relations entre le Burkina Faso et la France sont au plus mal depuis le dernier coup d’État survenu le 24 janvier 2022. Les deux pays sont en désaccord sur la manière de résoudre la crise sécuritaire qui sévit au Sahel.
Dans ce contexte, les déclarations de l’ambassadrice américaine au Burkina Faso, Sandra Clark, pourraient encore compliquer les choses. Lors d’une rencontre avec le capitaine Ibrahim Traoré, le nouveau président du Faso, l’ambassadrice Clark a déclaré imaginer une longue coopération entre les deux pays.
“Je vois un avenir paisible pour le Burkina Faso”, a-t-elle déclaré. “Le peuple burkinabè est résilient et dispose d’une tradition de cohésion sociale, de tolérance et de dialogue qui sont des atouts précieux.”
Ces propos pourraient être interprétés comme un soutien implicite au nouveau régime burkinabè, ce qui pourrait ne pas plaire à la France. Paris a en effet condamné le coup d’État et a suspendu sa coopération militaire avec le Burkina Faso.
Ce n’est pas la première fois que les États-Unis tiennent une position opposée à celle de la France sur un pays du Sahel. En août dernier, la nouvelle ambassadrice des États-Unis au Niger, Kathleen A. FitzGibbon, avait présenté ses lettres de copies figurées au ministre des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré. Cette démarche était interprétée comme une reconnaissance des nouvelles autorités nigériennes, alors même que la France avait encore reconnu le président déchu, Mahamadou Issoufou.
Les tensions entre la France et les États-Unis au Sahel pourraient avoir des conséquences importantes pour la sécurité de la région. Les deux pays sont les principaux partenaires des pays du Sahel dans la lutte contre le terrorisme. Si leurs relations se détériorent, cela pourrait rendre plus difficile la coordination de leurs efforts.