La France a réaffirmé son soutien à la junte militaire au Tchad, dirigée par le général Mahamat Idriss Déby Itno, malgré les tensions politiques exacerbées par le décès de Yaya Dillo Djérou, principal opposant et rival de Déby.
Jean-Marie Bockel, envoyé spécial du président Macron pour l’Afrique, a déclaré à N’Djamena que Paris restait engagé aux côtés du Tchad, soulignant la réduction prévue de la présence militaire française sur le continent tout en saluant le processus de transition mené par Déby.
Un contexte de retrait progressif des troupes françaises
Cette position intervient dans un contexte de retrait progressif des forces françaises de plusieurs pays africains, suite à des coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger, qui ont marqué la fin de dix ans d’interventions françaises contre le djihadisme dans le Sahel. Actuellement, un millier de soldats français sont stationnés au Tchad, et le gouvernement français envisage de réajuster sa présence militaire pour mieux répondre aux défis sécuritaires de la région.
Soutien à la junte et succession contestée
Le soutien de la France à la junte tchadienne survient peu après la proclamation de Mahamat Idriss Déby Itno comme président de transition, succédant à son père Idriss Déby Itno après trente ans de règne. Cette succession, orchestrée par une junte de 15 généraux, a ouvert la voie à Déby junior, sans opposants sérieux à la prochaine élection présidentielle, compte tenu de la répression ou de la cooptation de l’opposition par le régime.
Mort d’un opposant et inquiétudes
Le décès de Yaya Dillo Djérou, cousin de Déby et figure de proue de l’opposition, dans un assaut de l’armée contre son parti, soulève des inquiétudes quant à la violence politique et la répression des opposants au Tchad. Les circonstances de sa mort restent floues, mais témoignent des risques encourus par les figures d’opposition, notamment à l’approche des élections. Des ONG internationales, dont Human Rights Watch, ont condamné cet acte, le considérant comme un signe alarmant de l’état des droits humains dans le pays.