Titre : La France Connaît une Baisse de Natalité : Vers une Stratégie de Relance Démographique
La France enregistre une diminution du taux de natalité : une stratégie de relance démographique est envisagée.
Le nombre de naissances en France continue de baisser : il a diminué de 2,4 % au cours des six premiers mois de l’année, prolongeant la tendance observée en 2023, année où le président Macron a annoncé des mesures pour un « réarmement démographique ».
Entre janvier et juin, un peu plus de 326 000 bébés sont nés en France, soit 2,4 % de moins par rapport à la même période l’année précédente, selon des données provisoires publiées par l’Insee. En prenant en compte le fait que 2024 est une année bissextile, la baisse atteint 3 %, précise l’Institut national de la statistique.
« Depuis le début de l’année, chaque mois, le nombre de naissances est bas mais proche des niveaux de 2023 », a commenté Didier Breton, chercheur associé à l’Institut national d’études démographiques (Ined). Cependant, une chute plus marquée en juin pourrait être liée aux événements du 7 octobre, à savoir l’attaque sanglante du Hamas en Israël. De manière générale, les démographes constatent que des événements anxiogènes incitent les couples à retarder leurs projets de parentalité.
En juin, le nombre de naissances a chuté de 7,9 %. Ce déclin s’observe dans toutes les régions : de -14 % en Normandie à -20,1 % en Guyane.
Fin de l’exception française ?
Si cette tendance se poursuit, le nombre de naissances pourrait atteindre un nouveau plus bas annuel en 2024. En 2023, il était déjà tombé sous la barre des 700 000 naissances pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, avec un total de 678 000 nouveaux-nés, soit une baisse de 6,6 % par rapport à l’année précédente.
Depuis 2011, le nombre de naissances diminue chaque année en France, à l’exception de 2021, année qui a vu un léger rebond après les confinements dus au Covid-19. Plusieurs raisons expliquent cette baisse, notamment le nombre de femmes de 20 à 40 ans, âge de procréer, qui diminue. De plus, ces générations de femmes moins nombreuses ont tendance à avoir moins d’enfants.
« Auparavant, les Français étaient moins nombreux qu’ailleurs à ne pas avoir d’enfant et plus nombreux qu’ailleurs à en avoir trois », a expliqué Didier Breton, professeur de démographie à l’Université de Strasbourg. Toutefois, il semble que « la France devient un pays comme les autres en Europe ».
Réarmement démographique
Après la chute des naissances en 2023, le président Emmanuel Macron avait prôné un « réarmement démographique » pour le pays, suscitant des critiques de la part des féministes et de la gauche, qui y voyaient une tentative de contrôler le corps des femmes.
Le président avait annoncé des mesures pour relancer la natalité, dont la création d’un « congé de naissance » de six mois pour remplacer le congé parental, peu attractif en raison de sa faible rémunération. Il avait également proposé un « grand plan » pour lutter contre l’infertilité.
Cependant, ces projets de réforme ont été interrompus par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin, plongeant la France dans une crise politique.
Les démographes estiment qu’il existe un lien entre les mesures natalistes et la fécondité, bien qu’il soit difficile à quantifier. « Les politiques publiques peuvent faciliter la réalisation du désir des couples d’avoir un enfant, mais susciter ce désir est plus complexe », a souligné Didier Breton.