Jeudi dernier, les autorités des Philippines ont expulsé 180 ressortissants chinois qui avaient été appréhendés lors d’une descente de police dans une entreprise présumée impliquée dans du trafic sexuel et des activités d’escroquerie en ligne à Manille.
Lors de cette opération menée en octobre dans un bâtiment de Manille, environ 600 personnes originaires de Chine, de Corée, du Vietnam et des Philippines avaient été découvertes. Ce complexe abritait des jouets sexuels, un salon de massage, des salles de karaoké et un restaurant, exploité par une entreprise possédant une licence pour des activités de jeux en ligne. La police a « sauvé » plusieurs femmes lors de cette descente.
Selon Gilberto Cruz, sous-secrétaire de la Commission présidentielle de lutte contre le crime organisé, les Chinois expulsés travaillaient sans permis et étaient impliqués dans des escroqueries en ligne. D’autres étrangers arrêtés lors de cette opération seront également expulsés dans les semaines à venir.
Précédemment, la sénatrice philippine Risa Hontiveros avait alerté sur l’existence de « centres d’appels frauduleux » opérant aux Philippines, employant des étrangers victimes du trafic humain dans le pays.
La région Asie-Pacifique fait face à une augmentation des escroqueries sur internet, impliquant des victimes de trafic humain, souvent contraintes de promouvoir de faux investissements dans les cryptomonnaies. Le rapport 2023 du département d’État américain sur la traite d’êtres humains pointe le manque d’enquêtes approfondies ou de poursuites vigoureuses concernant ces crimes aux Philippines. Il souligne également les préoccupations persistantes quant à la corruption et à la complicité des autorités dans ces affaires de trafic humain.