La nouvelle ambassadrice des Etats-Unis a présenté ses lettres de créances ce samedi 02 décembre au ministre des affaires étrangères et de la coopération. Cette se tient en prélude à la rencontre avec le président de la transition, le général Abdourahamane Tchiani. Pour les autorités nigériennes, il s’agit d’un nouvelle opportunité de faire avancer la coopération militaire avec le pays de l’oncle Sam.
Ce n’est pas encore le rétablissement de la coopération, mais pour les autorités nigériennes, cela illustre parfaitement la sortie progressive du Niger de l’isolement diplomatique auquel certaines puissances et organisations régionales, notamment la France et la CEDEAO, tentent de le confiner depuis les événements du 26 juillet. Lors de la cérémonie protocolaire de présentation de la copie figurée de la lettre de créance de la nouvelle ambassadrice des États-Unis d’Amérique le samedi 2 décembre au ministère des Affaires étrangères, le ministre nigérien des Affaires étrangères n’a d’ailleurs pas caché sa satisfaction.
« Nous sommes entrain de déployer tous les moyens qui sont à notre disposition pour faire en sorte que les partenaires reviennent et qu’ils aient confiance à notre gouvernement et comprennent notre situation tout en acceptant d’aider le Niger à résoudre son problème qui est purement interne, mais pas en imposant des solutions » a déclaré le ministre Bakary Yaou SANGARE.
Actuniger
Pour le ministre des affaires étrangères de la transition, « les États-Unis ont compris cela et c’est ce qui prouve la présence de l’ambassadrice aujourd’hui avec la copie figurée de sa lettre de créance et présentera bientôt la lettre de créance au chef de l’État ».
Kathleen Fitzgibbon, la nouvelle ambassadrice
Bien que nommé en juillet 2023, ce n’est que le 19 août que la nouvelle ambassadrice va fouler le sol nigérien. Kathleen Fitzgibbon va après cette première étape rencontrer le président de la transition, le général Abdourahamane Tchiani.
Cela n’est pas surprenant quand on sait que le 10 octobre dernier, la maison blanche reconnaissant les nouvelles autorités de la transition. Alors qu’au lendemain du coup d’état les USA avait suspendu leur coopération avec le Niger, ils ont revu leur position avec le temps et progressivement.
Vers la reprise de la coopération USA-Niger?
Selon le département d’Etat américain, sa nouvelle ambassadrice va travailler avec toutes les parties afin de faire avancer vers le rétablissement des institutions démocratiques:
«Les États-Unis sont solidaires et engagés auprès du peuple nigérien dans ses aspirations à la démocratie, à la prospérité et à la stabilité. Depuis le coup d’état, nous soutenons l’action de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui cherche à travailler avec le Niger en vue de parvenir au rétablissement d’un régime démocratique », avait indiqué dans la déclaration du 10 octobre, Matthew Miller, porte-parole du Département d’Etat US. Et d’ajouter que « toute reprise de l’aide des Etats-Unis est subordonnée à la prise le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) de mesures propres à instaurer une gouvernance démocratique dans les meilleur délais et de manière crédible ».
Pour le ministre des affaires étrangère, il revient au Niger de profiter de la présence américaine pour faire avoir d’autres acquis. Parlant des militaires , « Ils sont là et c’est à nous donc de les convaincre maintenant pour qu’ils sachent que les militaires ne sont pas là pour rester éternellement », a indiqué le ministre des Affaires étrangères.
Pour le ministre des affaires étrangères et de la coopération, pendant la transition en cours, les parties concernées prévoient de réévaluer la coopération, actuellement suspendue, en mettant l’accent sur des aspects humanitaires. Ils envisagent également une prochaine étape axée sur la coopération militaire. Cependant, l’objectif n’est pas d’engager des troupes étrangères dans des conflits locaux, mais plutôt de solliciter une assistance dans des domaines spécifiques où les ressources actuelles sont insuffisantes, tels que la maîtrise du ciel et du renseignement.