Inquiétudes croissantes sur l’offre de cacao en Afrique de l’Ouest
La tonne de cacao a dépassé les 10 000 dollars en fin de semaine dernière, reflet de l’inquiétude persistante concernant l’approvisionnement en fèves de Côte d’Ivoire et du Ghana, les deux plus grands producteurs mondiaux.
Le 19 novembre 2023, un agriculteur extrait une cabosse de cacao à Divo, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire.
En juin, la Côte d’Ivoire a interdit l’exportation de fèves non transformées, alors que la récolte secondaire bat son plein, pour privilégier l’approvisionnement des usines locales de transformation, qui doivent encore couvrir 350 000 tonnes. Cette interdiction pourrait se prolonger en juillet. Un opérateur d’une multinationale de broyage à San Pedro confie : « Nous sommes inquiets. Nous nous réunissons tous les deux jours et constatons un ralentissement de la production depuis deux semaines. »
Le Conseil Café-Cacao a arrêté les ventes anticipées pour la prochaine campagne à 940 000 tonnes, un tiers de moins que l’année précédente, en raison de la nécessité de transférer 150 000 tonnes de contrats non honorés cette saison sur la prochaine.
Production et stocks en question
La situation n’est guère meilleure au Ghana, deuxième fournisseur mondial. Selon plusieurs sources, il manquera environ 350 000 tonnes de fèves pour honorer les ventes anticipées de l’année précédente, bien plus que les 250 000 tonnes initialement estimées, selon Reuters.
Ces nouvelles font trembler les marchés du cacao, d’autant plus que l’état des stocks chez les transformateurs reste incertain. Pour clarifier la situation, l’Organisation internationale du cacao organise deux sessions extraordinaires pour évaluer les réserves et la production de l’année en cours, constamment révisée.
Le directeur de l’ICCO exprime son incompréhension face à la politique ivoirienne qui, malgré des prix élevés, restreint la concurrence entre les broyeurs locaux et les exportateurs de fèves brutes, et empêche les acheteurs de surpayer les producteurs.