Interdiction du train voyageur Abidjan-Ouagadougou : tensions entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso

Alors que les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso sont déjà tendues, un nouveau sujet de discorde cristallise les tensions entre les deux pays. Il s’agit de la reprise du train voyageur reliant Abidjan à Ouagadougou.

Suspendu depuis 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, le train voyageur devait reprendre du service le vendredi 17 novembre 2023. Cependant, les autorités ivoiriennes ont interdit sa circulation sur le territoire ivoirien.

Selon le concessionnaire de la ligne ferroviaire, Sitarail, les autorités ivoiriennes ont invoqué l’état délabré des infrastructures ferroviaires pour justifier leur décision.

Cette décision a suscité une vive indignation au Burkina Faso. Des dizaines de manifestants, principalement des commerçants, se sont rassemblés le mardi 21 novembre près de la voie ferrée pour protester. Ils ont bloqué les rails avec des troncs d’arbres.

Pour les manifestants, le train voyageur comme le train de marchandises devraient atteindre Abidjan, et ils revendiquent la libre circulation des trains voyageurs comme c’est le cas pour les marchandises.

La ligne ferroviaire Abidjan-Ouagadougou, longue de 1 145 km, est l’une des plus longues d’Afrique de l’Ouest. Elle est essentielle pour le transport de passagers et de marchandises entre les deux pays.

Face à son importance cruciale, les autorités ivoiriennes seront-elles à l’écoute des revendications des populations et des commerçants ?

Il faut rappeler que cette situation intervient dans un contexte diplomatique tendu entre les gouvernements ivoirien et burkinabé. Après le rappel d’étudiants militaires burkinabé de la Côte d’Ivoire et des négociations en cours sur la frontière entre les deux pays, une autre affaire anime les tensions. Celle de deux gendarmes ivoiriens détenus au Burkina Faso depuis plusieurs mois après avoir pénétré indélicatement en territoire burkinabè.

La situation pourrait perdurer, car la réouverture du côté ivoirien est soumise à un audit de sécurité de l’ensemble de la ligne, y compris la gare, une procédure qui pourrait prendre plusieurs mois.