Le Cap-Vert est depuis le vendredi 12 décembre le troisième pays d’Afrique à éradiquer officiellement le paludisme sur son territoire. L’information est apparue dans un communiqué rendu public sur le site de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) intitulé « succès significatif en matière de santé globale ».
Selon le mécanisme de l’OMS , pour que le paludisme soit considéré comme éradiqué dans un pays , celui-ci doit démontrer que la chaine de transmission domestique par les moustiques est interrompue sur le plan national pendant au moins trois années consécutives. C’est d’ailleurs ce qui a permis à l’île Maurice et l’Algérie de freiner cette maladie respectivement en 1973 et 2019.
La réussite du Cap-Vert, un rayon d’espoir
Le paludisme est selon le site de l’OMS la cause de plus de 600.000 personnes en 2022 pour environ 250 millions de contaminations dans le monde entier. Dans ces chiffres, l’Afrique à elle seule representé environ 95% de décès et 94% de contaminations. C’est donc un ouf de soulagement pour cette péninsule de l’océan atlantique.
« La réussite du Cap-Vert est un rayon d’espoir pour la région africaine et au-delà. Elle démontre qu’avec une volonté politique forte, des politiques efficaces, un engagement communautaire et une collaboration multisectorielle, éliminer le paludisme est un objectif atteignable », déclare le docteur Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, citée par l’organisation.
Cette reconnaissance a été remise au premier ministre Capt-Verdien Ulisses Correira e Silva à Praia par le directeur général de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Ce succès, après d’autres, « nous fait espérer que, grâce aux outils existants ou nouveaux, notamment les vaccins, nous pouvons nous prendre à rêver d’un monde sans paludisme », renchérit-il.
Une opportunité de développement du tourisme
Le Cap-Vert est un pays dont le tourisme contribue pour environ 25% du PIB national. L’éradication du paludisme est un facilitateur de la mobilité selon le premier ministre cap-verdien.
« Pour un pays dont la principale activité économique est le tourisme, l’éradication du paludisme signifie l’élimination d’une contrainte à la mobilité et aussi le renforcement de la perception de sécurité sanitaire, et nous espérons désormais des meilleurs résultats dans le tourisme », a-t-il souligné à l’AFP.