APA-Lagos (Nigeria)
Les manifestations au Nigeria contre la mauvaise gouvernance (#EndBadGovernance), qui devaient durer dix jours, semblent s’essouffler à seulement deux jours de leur conclusion. L’élan initial s’est affaibli avec l’arrestation de nombreux manifestants, y compris des ressortissants polonais portant des drapeaux russes.
Suite à ces arrestations massives, plusieurs leaders du mouvement #EndBadGovernance ont choisi la clandestinité et ont coupé tout contact, y compris via leurs téléphones. Parallèlement, le Département des services d’État (DSS) a interpellé sept Polonais à Kano mardi pour avoir brandi des drapeaux russes.
Le quotidien Punch a rapporté jeudi que Peter Afunanya, porte-parole du DSS, a confirmé l’arrestation des ressortissants polonais mercredi, précisant que cette mesure relevait de la sécurité de routine et ne ciblait pas spécifiquement les Polonais.
La mobilisation, qui a pris une ampleur considérable dans plusieurs grandes villes du nord telles que Kano, Gombe, Yobe, Borno, Niger, Kebbi, et Abuja, a souvent été marquée par des épisodes de violence. Dans certains cas, les interventions des forces de sécurité ont provoqué des violences, tandis que dans d’autres, des manifestants ou des contre-manifestants ont eux-mêmes été à l’origine des affrontements.
Certains participants au mouvement #EndBadGovernance arborant des drapeaux russes ont été condamnés par les autorités, qui les ont menacés d’arrestation et de poursuites judiciaires. Jusqu’à présent, la police a arrêté 873 manifestants, dont 30 ont été placés en détention pour avoir brandi le drapeau russe dans les États de Kano, Kaduna, Katsina, et Bauchi.
Le général Christopher Musa, chef d’état-major de la défense du Nigeria, a averti que l’acte de brandir des drapeaux russes est considéré comme une trahison et sera sévèrement réprimé par la justice.
GIK/fss/Sf/ac/APA